29 mai 2009

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PARFOURU et SHAKESPEARE
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A l’Odéon, sous Parfouru, *
Chaque jour apporte une fête.
Déjà tout le monde a couru
A l’Odéon, sous Parfouru.
S’il eût eu cent sous par four eu
Il aurait sa fortune faine.
A l’Odéon, sous Parfouru
Chaque jour apporte une fête.



Comme Bonaparte l’Europre
Parfouru vainquit l’Odéon.
Il en a fait sa chose propre,
Comme Bonaparte l’Europre.
Il peut être fier de son opre
(1)
Et signer : Naporeléon.
Comme Bonaparte l’Europre
Parfouru vainquit l’Odéon.


Hier, pour aller à l’Odéon
Il fallait certaine bravoure.
Songez donc, près du Panthéon !
Dieu, que c’était loin l’Odéon !
Aujourd’hui c’est la mode et on
Y va, car Parfouru parfoure.
Hier, pour aller à l’Odéon
Il fallait certaine bravoure.


Parfouru nous rend Delavigne *
Et nous ressuscite Ponsard. *
Donnez du jus de la vigne !
Parfouru nous rend Delavigne.
Il se fout comme d’une guigne
De ce qui n’est pas le Grrand Art !
Parfouru nous rend Delavigne
Et nous ressuscite Ponsard.

Il fait de l’art comme il respire ;
Il nous a révélé Dorchain *
Et Simone Arnaud. Est-ce pire ?
Il fait de l’art comme il respire.
Il vient de découvrir Shakespeare
Qu’il tripatouille avec Machin.
Il fait de l’art comme il respire ;
Il nous a révélé Dorchain.


Quand à sa porte maint… tel sonne
Il dit : Vous nommez-vous Dorchain ?
Non ? Bien. Je n’y suis pour personne,
Quand à sa porte maint… tel sonne.
Je Massenette et Mendelssohne
Rapport à mon concert prochain.
Quand à sa porte maint… tel sonne
Il dit : Vous nommez-vous Dorchain ?


RAOUL PONCHON
le Courrier Français

09 septembre 1888
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(1) Opre est là pour ouvrage. Qu’il y reste.

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