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Que faire du Petit Palais ?
.Que faire du Petit Palais ?
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Quand apprirent nos édiles
Que l’on donnait à la Ville
Le Petit Palais, dit-on,
Ils eurent une séance
D’une telle extravagance
Qu’on se crut à Charenton.
« Encore un palais ! Ah ! flûte !
Mais c’est une simple hutte,
Ensuite il est des plus laids,
- Dit un conseiller sonore -
Ce Petit Palais… Encore
Si c’était le Grand Palais ! »
« - Oui, dit un autre, sans doute.
Mais quoi ! Pour ce qu’il nous coûte,
Quand il serait en carton,
Nous ne pouvons pas, je pense,
Condamner à la potence
Celui qui nous en fit don. »
Quand apprirent nos édiles
Que l’on donnait à la Ville
Le Petit Palais, dit-on,
Ils eurent une séance
D’une telle extravagance
Qu’on se crut à Charenton.
« Encore un palais ! Ah ! flûte !
Mais c’est une simple hutte,
Ensuite il est des plus laids,
- Dit un conseiller sonore -
Ce Petit Palais… Encore
Si c’était le Grand Palais ! »
« - Oui, dit un autre, sans doute.
Mais quoi ! Pour ce qu’il nous coûte,
Quand il serait en carton,
Nous ne pouvons pas, je pense,
Condamner à la potence
Celui qui nous en fit don. »
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« - Si, dit un autre urbicole.
On nous ruine, on nous vole
Avecque tous ces cadeaux.
Il y faut toujours, en somme,
Dépenser la forte somme…
Pour moi, j’en ai plein le dos.
« Admettons qu’on le conserve.
Le Seigneur nous en préserve !
Il faut un conservateur…
Des gardiens… un concierge,
Autant de gens qu’on héberge
Et qui palpent sans pudeur
« Aussi ce que je redoute,
Ce n’est pas ce qu’il nous coûte,
C’est-ce qu’il nous coûtera. »
« - Non, tout autre est le problème,
Interrompit un troisième -
Savoir ce qu’on en fera ? »
A ces mots tous ils s’émurent.
Les propositions plurent
Les plus bouffonnes. Chacun
Et selon sa chacunière
Indiquait une manière
D’utiliser l’objet. L’un
Demandait une caserne,
L’autre un institut moderne,
Tel, un marché aux poissons.
Tel autre une nécropole,
Un palais du Protocole…
Un temple de francs-maçons…
Celui-ci, posant sa chique,
Une prison symbolique
Pour anciens généraux…
Celui-là, dans sa démence
Le donnait à l’Assistance
Pour étendre ses bureaux…
Cela tournait au Valaque…
Lorsque tout à coup voilà que
Le plus Quentin des Baucharts,
Un des moins fourneaux, peut-être,
Trouva le seul joint pour mettre
D’accord tous ces balochards :
« Voici ce que je propose :
Prenons ce Palais - si j’ose -
Dit-il - pour le démolir,
Cela n’est pas une affaire.
Puis, quand nous saurons qu’en faire
Nous pourrons le rebâtir. »
RAOUL PONCHON
le Courrier Français
28 juillet 1901
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