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AUTRE GLOSE
.Vous tenez à me refuser
Ce que d’aucuns ont dû vous prendre.
Je ne demande qu’un baiser
Avec le droit de vous le rendre.
C’est beaucoup ! À vos yeux c’est trop.
Craignez-vous donc que je n’abuse ?
Que du trot je passe au galop,
Ou que je n’agisse par ruse.
Idem.
Voilà bien pour me défriser.
O fortune trop ennemie !
Eh quoi ! ma mie Académie,
« Vous tenez à me refuser ? »
Vraiment, vous ne m’êtes pas tendre.
Est-ce, de ma part, trop d’orgueil
De vouloir seoir en un fauteuil
« Ce que d’aucuns ont dû vous prendre ! »
Je ne voudrais pas abuser…
Cependant vous pourriez, je pense,
Y mettre quelque complaisance :
« Je ne demande qu’un baiser. »
Laissez-vous faire ; un vieux Clitandre
Tel que moi ne peut vous léser :
Un baiser, un simple baiser,
« Avec le droit de vous le rendre. »
A l’instar de Clément Marot,
Je suis l’auteur de quelques rimes
- Je n’ose pas dire sublimes -
« C’est beaucoup ! A vos yeux, c’est trop. »
Mais déjà j’ai lâché la Muse,
Ou c’est elle qui m’a lâché,
Comme étant un pauvre miché…
« Craignez-vous donc que je n’abuse ? »
Qu ‘avec mon Pégase falot,
Je ne foule les épopées
Des Prud’hommes et des Coppées ?
« Que du trot je passe au galop ?… »
Avez-vous peur que je n’en use
Avec vous comme un malotru,
Que je vous avale tout cru ?…
« Ou que je agisse par ruse ?… »
RAOUL PONCHON
le Journal
04 février 1901
.
Ce que d’aucuns ont dû vous prendre.
Je ne demande qu’un baiser
Avec le droit de vous le rendre.
C’est beaucoup ! À vos yeux c’est trop.
Craignez-vous donc que je n’abuse ?
Que du trot je passe au galop,
Ou que je n’agisse par ruse.
Idem.
Voilà bien pour me défriser.
O fortune trop ennemie !
Eh quoi ! ma mie Académie,
« Vous tenez à me refuser ? »
Vraiment, vous ne m’êtes pas tendre.
Est-ce, de ma part, trop d’orgueil
De vouloir seoir en un fauteuil
« Ce que d’aucuns ont dû vous prendre ! »
Je ne voudrais pas abuser…
Cependant vous pourriez, je pense,
Y mettre quelque complaisance :
« Je ne demande qu’un baiser. »
Laissez-vous faire ; un vieux Clitandre
Tel que moi ne peut vous léser :
Un baiser, un simple baiser,
« Avec le droit de vous le rendre. »
A l’instar de Clément Marot,
Je suis l’auteur de quelques rimes
- Je n’ose pas dire sublimes -
« C’est beaucoup ! A vos yeux, c’est trop. »
Mais déjà j’ai lâché la Muse,
Ou c’est elle qui m’a lâché,
Comme étant un pauvre miché…
« Craignez-vous donc que je n’abuse ? »
Qu ‘avec mon Pégase falot,
Je ne foule les épopées
Des Prud’hommes et des Coppées ?
« Que du trot je passe au galop ?… »
Avez-vous peur que je n’en use
Avec vous comme un malotru,
Que je vous avale tout cru ?…
« Ou que je agisse par ruse ?… »
RAOUL PONCHON
le Journal
04 février 1901
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