28 avr. 2009

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GLOSE
sur
QUELQUES VERS DE M. LEYGUES

Tu partiras sans défaillance,
Et tu te battras bravement,
Comme un soldat que l’on offense,
En poussant un rugissement.
Petit Conscrit

Tout cela, je le sais d’avance,
Car l’honneur est ton élément..
Mais j’aperçois ta récompense :
Une étoile du firmament !
Petit Conscrit
(Vers cités par le cri de Paris.)



Courage, Leygues, bonne chance ! *
Pour aller trouver ces messieurs
Qui sont quarante sous les cieux,
« Tu partiras sans défaillance. »

Ils sont durs. Dis-toi seulement :
Il faut que j’emporte la place ;
De l’audace, encor de l’audace,
« Et tu te battras bravement. »

Si l’un d’eux a l’impertinence
De te demander ton emploi
Et tes titres, regimbe-toi
« Comme un soldat que l’on offense. »

Si quelque Thureau mêmement *
T’écoute d’une oreille morte,
N’insiste pas et prends la porte
« En poussant un rugissement. »

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L’un brillera par son absence ;
L’autre te promettra sa voix
Sans te la donner toutefois,
« Tout cela, je le sais d’avance… »

Ami, tu les vaux tous, vraiment,
Aussi bien les fils de la Muse
Comme les savants pleins de ruse,
« Car l’honneur est ton élément. »

Pourtant, malgré ta compétence,
Je crois que du prochain fauteuil
Il te faudra faire ton deuil ;
« Mais j’aperçois ta récompense : »

Plus tard, dans le saint bâtiment,
Tu pénètres comme un seul homme,
Et je t’y vois rutiler comme
« Une étoile du firmament. »

Petit Conscrit
Le Journal
04 février 1901

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