27 mars 2009

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IMPRESSIONS D’ALGERIE
(LETTRE DE LOUBET A SA FEMME)


Ah ! ma chérie !
Cette Algérie,
Si tu savais…
Disons bien vite,
Qu’elle mérite
Tous ses brevets.

Dès qu’on arrive
Sur cette rive,
Déjà, té vé,
- Comme dit Arles -
On jouit, tu parles…
D’être arrivé.

Quelle allégresse !
Chacun se presse
Pour me mieux voir.
Et c’est des palmes
Avec des psalmes
Sur moi pleuvoir.

Je ne puis dire
Le saint délire
Qui s’exhala
De cette foule,
Un peu maboule,
Criant : « Allah !

« Allah ! Loubette
Est son prophète !
C’est lui, c’est Lui ! »
Oui, foi d’Émile,
C’est une mille
Unième nuit.

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Ce qui me gène,
C’est l’indigène ;
Me faut subir ses clarinettes,
Ses cacaouettes
Et son sabir.

Part ça, ma vieille,
C’est la merveille
A chaque pas.
Le sur asile…
Mais, sois tranquille,
Je ne vais pas

Faire du style,
C’est inutile.
Je serai bref ,
Macach de lance,
- Pas comme en France
Soleil bézef,

De la moukère,
Du dromadaire
Et de l’arbi :
Des fez, des dattes
Des nattes, jattes
Dans les gourbis.

Des mets étranges :
Criquets, oranges,
Couscous maïs…
Puis des almées,
Et des armées :
Turcos, spahis…


En Tunisie,
Par courtoisie,
Je fus aussi.
Même bricole,
Vie aussi folle
Que par ici…

Le plus comique
C’est qu’on me dit que
En mes États
De ces bizarres
Peuples barbares
J’en ai des tas !…

Trabadja la moukère
Trabadja bono…
Oh ! Pardon !


POUR COPIE CONFORME

RAOUL PONCHON
le Courrier Français
avril 1903
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0000

le Petit Journal - 16 avril 1903
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