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GAIETÉS SERBES
.Aussitôt après le meurtre du Roi et de la Reine, Belgrade illumina et pavoisa. Les citoyens s’embrassèrent dans les rues.
(Journaux )
(Journaux )
voir ci dessous
Ces Serbes, un rien les amuse !
Ah ! Redis le me le, ma Muse,
Ce meurtre admirable, fameux !
Afin que j’en fasse un poème.
Afin, si tu veux, que nous-mêmes
Puissions nous réjouir comme eux !
Eh bien ! voici! : Dans les Belgrades
Des militaires de tous grades
Des Popowitch… des Little Tich…
Il leur prie un jour la lubie
De débarrasser la Serbie
De ses mômes Obrenovitch.
Pour se faire cent de ses braves
Se grisèrent au sein des caves
Comme d’affreux cochons et quand
Ils furent raides comme balle,
Dedans la demeure royale
Pénétrèrent en déflaquant.
Ils tuèrent le roi, la reine
De la façon la plus vilaine,
Les navrèrent de mille coups
Et puis, en leur gaîté champêtre,
Les jetèrent par la fenêtre,
N’ayant pas sur eux des égouts.
C’est pourquoi Belgrade pavoise,
Et danse et boit de la cervoise,
Et met des fleurs à son chapeau,
Parce que, loin qu’il le réprouve,
Ce absurde Belgrade trouve
Ce hideux meurtre beau, que beau !
Deux cents brutes contre deux êtres
Au dépourvu, voilà, mes maîtres.
Un haut fait d’armes, savez-vous !
On se demande si l’on rêve.
Ce Belgrade en tête relève
Surtout d’une maison de fous.
Quels lapins, ces généraux serbes ! *
Que d’Hugos et que de Malherbes
Il faudrait ( car ni toi, ni moi…)
Pour perpétuer dans l’Histoire
Leur tant méritoire victoire
Contre cette reine et ce roi !
Que si ce crime vous dégoûte,
C’est que nous ne comprenons goutte
Nous, les pales Occidentaux.
Du moins, ceux de mon entourage,
A ces rigolos d’un autre âge,
Ces états d’âmes orientaux.
Ces Serbes, un rien les amuse.
RAOUL PONCHON
Le Courrier Français
juin 1903
Ces Serbes, un rien les amuse !
Ah ! Redis le me le, ma Muse,
Ce meurtre admirable, fameux !
Afin que j’en fasse un poème.
Afin, si tu veux, que nous-mêmes
Puissions nous réjouir comme eux !
Eh bien ! voici! : Dans les Belgrades
Des militaires de tous grades
Des Popowitch… des Little Tich…
Il leur prie un jour la lubie
De débarrasser la Serbie
De ses mômes Obrenovitch.
Pour se faire cent de ses braves
Se grisèrent au sein des caves
Comme d’affreux cochons et quand
Ils furent raides comme balle,
Dedans la demeure royale
Pénétrèrent en déflaquant.
Ils tuèrent le roi, la reine
De la façon la plus vilaine,
Les navrèrent de mille coups
Et puis, en leur gaîté champêtre,
Les jetèrent par la fenêtre,
N’ayant pas sur eux des égouts.
C’est pourquoi Belgrade pavoise,
Et danse et boit de la cervoise,
Et met des fleurs à son chapeau,
Parce que, loin qu’il le réprouve,
Ce absurde Belgrade trouve
Ce hideux meurtre beau, que beau !
Deux cents brutes contre deux êtres
Au dépourvu, voilà, mes maîtres.
Un haut fait d’armes, savez-vous !
On se demande si l’on rêve.
Ce Belgrade en tête relève
Surtout d’une maison de fous.
Quels lapins, ces généraux serbes ! *
Que d’Hugos et que de Malherbes
Il faudrait ( car ni toi, ni moi…)
Pour perpétuer dans l’Histoire
Leur tant méritoire victoire
Contre cette reine et ce roi !
Que si ce crime vous dégoûte,
C’est que nous ne comprenons goutte
Nous, les pales Occidentaux.
Du moins, ceux de mon entourage,
A ces rigolos d’un autre âge,
Ces états d’âmes orientaux.
Ces Serbes, un rien les amuse.
RAOUL PONCHON
Le Courrier Français
juin 1903
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0000
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A propos du roi de Serbie assassiné
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C'est le dernier de la dynastie des Obrenovic. Il accéda au pouvoir après l'abdication de son père Milan. Quatre ans après son accession au trône, il supprima la constitution libérale. Très impopulaire, surtout en raison de son mariage avec Draga Masin, ancienne dame de palais de sa mère. Il fut renversé et assassiné avec sa femme par une conjuration militaire mené par Dragutin Dimitrijevic Apis membre de l'organisation la main noir.
C'est le dernier de la dynastie des Obrenovic. Il accéda au pouvoir après l'abdication de son père Milan. Quatre ans après son accession au trône, il supprima la constitution libérale. Très impopulaire, surtout en raison de son mariage avec Draga Masin, ancienne dame de palais de sa mère. Il fut renversé et assassiné avec sa femme par une conjuration militaire mené par Dragutin Dimitrijevic Apis membre de l'organisation la main noir.
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