24 mars 2009

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Le Conservatoire de Mimi Pinson
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Préoccupé par les questions sociales, Gustave Charpentier est le fondateur du Conservatoire populaire Mimi Pinson, destiné à l'éducation artistique des jeunes ouvrières.


Je n’y pouvais pas croire
A ce Conservatoire…
J’en reviens enchanté.
Quelle santé !

Vous chantez, ô Musettes,
Ainsi que des fauvettes,
Et comme des pinsons,
Mimis Pinsons.

Dans l’art de Terpsichore
Vous excellez encore ;
Quant à l’art de harper
Vous l’Euterpez.

Vous êtes des artistes,
Et non plus des modistes,
Des couturières, ni
De ces Jenny…

Oui vous êtes des lyres,
Et non plus des martyres
De l’aiguille et du dé,
C’est accordé,

Peut-être aussi la Gloire
Est, je voudrais le croire,
Votre vocation :
The question !…
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Et comme la couture
Ne fait pas feu qui dure,
Vous oublierez vos doigts
Pour votre voix ;

Vous mettrez ces merveilles,
Ces robes qu’en vos veilles
Pour d’autres vous cousiez,
Poétisiez.

Je suis sûr que plus d’une
Possède une fortune
Dans le joli casier
De son gosier.

Et que dans sa mansarde
En petite pénarde
Elle a déjà rêvé
D’Emma Calvé.

Plus d’une autre a des jambes
Valant des dithyrambes,
A l’instar de Cléo
Chère à Léo…

Je vois, jeunes étoiles
Votre avenir sans voiles,
Sachez qu’en un seul soir,
Sans vous asseoir,


Vous gagnerez ces sommes
Pour lesquelles, en somme,
Il vous faut maintenant
Trimer un an.

Mon dieu, si la Fortune
Vous garde une rancune,
A défaut de Gaillard
Et du grand Art,

Il vous reste Ducarre
Ce directeur bizarre
Que l’on peut appeler
Un pis aller.

A défaut de la Grande
Opéra si friande,
Vous savez qu’il y a
L’Olimpia.

Mais avant qu’à l’Art naître,
Vous feriez bien peut-être
D’assurer votre voix
En tapinois.


A quelque Compagnie
Rapport à l’aphonie
Qui peut vous dépourvoir.
Faut tout prévoir.


RAOUL PONCHON
Le Courrier Français

30 nov. 1902
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