19 févr. 2009

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SARCEY, PRESIDENT
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Sarcey belle d’indolence
(Air connu)


Il fallait nommer Francisque
Sarcey, puisque
Vous voulez un président
Qui de la France présente
Représente
Le régime transcendant !

Régime-entre nous-très farce,
Fils de garce
Fait de pièces, de morceaux,
Né de trente fois six paires
De six pères
Moitié méchants, moitié sots.

Oui, cet homme était votre homme,
Ce Prud’homme
N’incarne-t-il pas ? mais oui,
Cette absurde république,
Blique, blique
Que nous avons aujourd’hui ?

A merveille il synthétise
La bêtise
Ambiante du moment,
En qualité de critique
Il se pique
D’un gros bon sens, le dément !

A l’instar de Louis Philippe
C’est le type
Le plus parfait du bourgeois,
Il est de valeur moyenne
Mitoyenne,
Il est l’élu de mon choix,


Tous les préjugés gothiques,
Rachitiques
Que l’on croyait abolis
Par quatre-vingt-neuf farouche,
Cette couche
Fausse les a recueillis.

Ce folichon se calfeutre
Dans le neutre,
Il raisonne comme un clou
Il patauge dans l’absurde,
Dans le Kurde
Et dans le Topinambou.

Il jouit d’un vaste ventre,
Ce qui rentre
Dans les attributions
D’un chef d’état ; c’est l’emblème,
La loi même
De ses hautes fonctions ;

Donc, à penser je me risque
Que Sarcisque
Est assez décoratif
S’il décorait davantage,
D’un étage
Il paraîtrait excessif.

En un siècle égalitaire,
Prolétaire
Comme le nôtre, il ne faut
Pas faire une poussière
Princière,
Ce serait un grand défaut.

Une certaine noblesse
Cela blesse
Nos républicains épais ;
Tâchez d’être médiocre,
Couleur d’ocre
L’on vous fichera la paix


RAOUL PONCHON
le Courrier Français
08 juillet 1894


dessin Willette, Sarcey mis en scène
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