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RÉPONSE
RÉPONSE
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« Depuis quarante-huit heures je me trouve dans un grave état de surexcitation à cause des polissonneries de nos frères français…
« Il est dommage que Crispi ne soit plus au pouvoir, car nous aurions déjà obtenu quelque chose…
« C’est le vœu le plus présent des trois quart des Italiens……
« Il est temps d’en finir avec cette racaille française, et même sans nos alliés, nous leur rappellerons que les descendants des Romains sont en état de se battre et de reconduire chez eux de misérables voyous…
« Si les Allemands nous aident, tant mieux, mais je suis convaincu que, même tout seuls, nous ne somme pas à dédaigner, et Dieu sait qu’avec nos baïonnettes… » (Extrait de Lettre d’un officier italien)
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« Il est dommage que Crispi ne soit plus au pouvoir, car nous aurions déjà obtenu quelque chose…
« C’est le vœu le plus présent des trois quart des Italiens……
« Il est temps d’en finir avec cette racaille française, et même sans nos alliés, nous leur rappellerons que les descendants des Romains sont en état de se battre et de reconduire chez eux de misérables voyous…
« Si les Allemands nous aident, tant mieux, mais je suis convaincu que, même tout seuls, nous ne somme pas à dédaigner, et Dieu sait qu’avec nos baïonnettes… » (Extrait de Lettre d’un officier italien)
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Hé là, signor, éteignez, s.v.p.
Ce sacré feu qui vous dévore,
Et rasez-moi ce faux toupet
Qui vous sied beaucoup moins encore ;
Vous êtes, ce me semble, orgueilleux comme un pet.
Ces polissons français sur qui tu baves,
Vous les flattiez dans le danger,
Quand la fine fleur de nos braves
Avec vous contre l’étranger
S’unit pour secouer votre joug, chiens d’esclaves.
Ces polissons, monsieur le pourfendeur,
Mettront - tu devrais le comprendre -
A vous combattre autant d’ardeur
Qu’ils en mirent à vous défendre ;
En douter un instant serait trop de candeurs.
Trois quarts, chez vous, dis-tu, sont pour la guerre ;
Diable ! cela vaut des égards,
Encore que ce ne soit guère
Pour nous qui sommes quatre quarts ;
C’est vrai qu’un de nos quarts fera bien votre affaire.
Hé là, signor, éteignez, s.v.p.
Ce sacré feu qui vous dévore,
Et rasez-moi ce faux toupet
Qui vous sied beaucoup moins encore ;
Vous êtes, ce me semble, orgueilleux comme un pet.
Ces polissons français sur qui tu baves,
Vous les flattiez dans le danger,
Quand la fine fleur de nos braves
Avec vous contre l’étranger
S’unit pour secouer votre joug, chiens d’esclaves.
Ces polissons, monsieur le pourfendeur,
Mettront - tu devrais le comprendre -
A vous combattre autant d’ardeur
Qu’ils en mirent à vous défendre ;
En douter un instant serait trop de candeurs.
Trois quarts, chez vous, dis-tu, sont pour la guerre ;
Diable ! cela vaut des égards,
Encore que ce ne soit guère
Pour nous qui sommes quatre quarts ;
C’est vrai qu’un de nos quarts fera bien votre affaire.
Que parles-tu de ton piteux Crispi ?
Voilà de la belle foutaise
Que ton Crispi ! sur ton Crispi
Toute la canaille française
Depuis longtemps déjà - tu penses - fait pipi.
Ton allié, parles-en moins à l’aise,
Quoique l’on pourrait, mon garçon,
Lui cuisiner, ne te déplaise,
Quelque plat de notre façon.
S’il aime tant que ça la cuisine française.
En vérité, qu’est-ce que tu nous fous,
Crétin, avec tes baïonnettes ?
Eh bien ! et nous autres voyous,
Nous ons aussi des baïonnettes…
Qui dans nos mains, feignant, deviennent des joujoux.
Ton Allemand n’est point tant méprisable ;
Tu n’es guère, sans son appui,
Qu’une quantité négligeable ;
Tous tes Italiens, sans lui,
Seraient tôt absorbés tomme l’eau par le sable.
Vous avez fait votre soumission
A cet empereur en ribote,
Et vous adorez son croupion
Quand vous ne léchez pas sa botte ;
Mais, malheureux, dans votre abjection,
N’allez pas dire, ô bouillon de culture !
Que vous descendez des Romains,
A moins que ce soit, d’aventure,
De ces Romains de grands chemins
Qui biscottaient le soir les putains de Suburre.
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Et nos aïeux, à nous, si jamais l’on t’attrape,
Sois tranquille, on te coupera
Le priape ainsi que sa grappe,
Et sans trompette on t’enverra
Chanter en notre honneur Te Deum chez le Pape.
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RAOUL PONCHON
Le Courrier Français
10 sept. 1893
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En août 1893 de graves incidents éclatent dans les salines d’Aigues-Mortes entre ouvriers italiens et français (20 à 50 Italiens sont tués, de 50 à 150 blessés) ; le climat est tendu entre la France et l’Italie. Cet incident déclenche de violentes manifestations antifrançaises à Rome et à Naples.
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