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LA CRISE DU LIVRE
.LA CRISE DU LIVRE
Les livres sont trop.
Les Auteurs
Le journal a tué le livre,
Disent messieurs les éditeurs ;
Que voulez-vous ? Il faut bien vivre,
Répondent messieurs les auteurs.
Les auteurs ont raison, sans doute,
Et les éditeurs n’ont pas tort ;
Mais aucun d’entre eux n’y voit goutte
En ce qui fait leur désaccord.
Il n’est besoin de longue enquerre *
Pour dûment constater que si
Les livres ne se vendent guère,
C’est que l’on n’en fait guère aussi.
A moins que vous n’appeliez livres
Tous ces romans fastidieux
D’un tas de psychologues ivres
Dépourvus de raison et d’yeux.
La crise vient de ce qu’en France,
Jusques au désastre final,
On ne fait pas la différence
Entre le livre et le journal.
Au temps de la bonne culture,
On discernait plus volontiers
Journalisme et littérature,
Comme deux différents métiers.
Aujourd’hui, ce n’est l’un ni l’autre.
La Presse est le hideux veau d’or
Devant lequel chacun se vautre,
Le tyran et l’autocrator. *
C’est tourner dans le même cycle :
Un tel pond un livre aujourd’hui,
Comme il trousserait un article ;
Tant pis pour nous, tant pis pour lui,
Tant pis pour celui qui l’édite,
O Fasquelle, ô Calmann-Lévy !
Cela tient de l’hermaphrodite.
Tout bon lecteur mâle en fait fi.
Tel autre encor se croit un maître,
Se réclame du nom d’auteur,
Qui fait du livre au taximètre,
Au grand dam de son éditeur.
Un livre c’est bien autre chose
Que trois cents pages, savez-vous ?
Trois cents pages de vers ou prose
Ecrite en topinambou…
Que si le journal est rapide,
Il n’est guère qu’illusion ;
Un peu moins de fièvre cupide
Préside à la confection
D’un livre. Il faut une autre plume…
Il faut être du bâtiment
Je n’appelle pas un volume
Un livre - pour se torcher ?…
Mais le plus curieux encore,
C’est ceux qu’on édite le plus
Qui vont criant à la pléthore…
Peste de ces hurluberlus !
Les Auteurs
Le journal a tué le livre,
Disent messieurs les éditeurs ;
Que voulez-vous ? Il faut bien vivre,
Répondent messieurs les auteurs.
Les auteurs ont raison, sans doute,
Et les éditeurs n’ont pas tort ;
Mais aucun d’entre eux n’y voit goutte
En ce qui fait leur désaccord.
Il n’est besoin de longue enquerre *
Pour dûment constater que si
Les livres ne se vendent guère,
C’est que l’on n’en fait guère aussi.
A moins que vous n’appeliez livres
Tous ces romans fastidieux
D’un tas de psychologues ivres
Dépourvus de raison et d’yeux.
La crise vient de ce qu’en France,
Jusques au désastre final,
On ne fait pas la différence
Entre le livre et le journal.
Au temps de la bonne culture,
On discernait plus volontiers
Journalisme et littérature,
Comme deux différents métiers.
Aujourd’hui, ce n’est l’un ni l’autre.
La Presse est le hideux veau d’or
Devant lequel chacun se vautre,
Le tyran et l’autocrator. *
C’est tourner dans le même cycle :
Un tel pond un livre aujourd’hui,
Comme il trousserait un article ;
Tant pis pour nous, tant pis pour lui,
Tant pis pour celui qui l’édite,
O Fasquelle, ô Calmann-Lévy !
Cela tient de l’hermaphrodite.
Tout bon lecteur mâle en fait fi.
Tel autre encor se croit un maître,
Se réclame du nom d’auteur,
Qui fait du livre au taximètre,
Au grand dam de son éditeur.
Un livre c’est bien autre chose
Que trois cents pages, savez-vous ?
Trois cents pages de vers ou prose
Ecrite en topinambou…
Que si le journal est rapide,
Il n’est guère qu’illusion ;
Un peu moins de fièvre cupide
Préside à la confection
D’un livre. Il faut une autre plume…
Il faut être du bâtiment
Je n’appelle pas un volume
Un livre - pour se torcher ?…
Mais le plus curieux encore,
C’est ceux qu’on édite le plus
Qui vont criant à la pléthore…
Peste de ces hurluberlus !
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