17 sept. 2008

.
.
.
A TOI, DESCARTES !
.
A Raoul Ponchon
.
.
A moi noces et festins !
Mon Dieu, mon tout, c’est ma panse.
Honni soit qui mal y pense !
Les rêveurs sont des crétins.

Il faut à mes appétits
La table toujours remplie
De mangeaille, qu’elle plie
Sous le poids de cent rôtis.

Mes boas intestinaux,
A l’odeur des victuailles
S’éveillant, dans mes entrailles
Déroulent tous les anneaux.


Mangeons ! Buvons ! Tout est vain,
Hors les plaisirs de la table.
Béni l’homme charitable
Qui le premier fit du vin !

Une coupe, per Bacco !
Est faite pour être pleine,
Je la vide d’une haleine,
Mais pour remplir illico.

S’il faut qu’un jour à ton eau
Je goûte, ô Richard Wallace,
Je veux mourir sur la place :
Mon cercueil soit un tonneau !

Sur la route que je suis,
Les larmes sont inconnues :
Poètes, bayez aux nues,
J’ai ma panse, donc je suis.

.
.
FERNAND LEFRANC
Le Courrier Français
1888

.
.

Aucun commentaire: