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ISOLINE
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Conte de fées en dix tableaux *
d'André Messager
Poème de Catulle Mendès
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Or le bon Dieu dit à Catulle :
J’ai vu, du haut de ma colline,
O Catulle, ton Isoline.
C’est ennuyeux jusqu’au scrupule.
Si tu en doutes, vas-y voir,
Oh ! Je m’y connais, Dieu merci.
Ennuyeux au moins, comme si
Je faisais trente jours pleuvoir.
Certes, j’admire ton génie
Et combien ton art est habile ;
Je mets ta pièce à trente mille
Pieds au-dessus de Germinie.
Hélas ! Je me suis attardé
L’autre semaine à l’Odéon.
- J’avais pris le nom de Léon -
Je m’y suis bien emmoutardé ;
Le naturalisme est un rêve
Eclos en pleine bourgeoisie ;
Or, à mes yeux;, la Poésie
Seule ennoblit l’homme et l’achève. -
Or le bon Dieu dit à Catulle :
J’ai vu, du haut de ma colline,
O Catulle, ton Isoline.
C’est ennuyeux jusqu’au scrupule.
Si tu en doutes, vas-y voir,
Oh ! Je m’y connais, Dieu merci.
Ennuyeux au moins, comme si
Je faisais trente jours pleuvoir.
Certes, j’admire ton génie
Et combien ton art est habile ;
Je mets ta pièce à trente mille
Pieds au-dessus de Germinie.
Hélas ! Je me suis attardé
L’autre semaine à l’Odéon.
- J’avais pris le nom de Léon -
Je m’y suis bien emmoutardé ;
Le naturalisme est un rêve
Eclos en pleine bourgeoisie ;
Or, à mes yeux;, la Poésie
Seule ennoblit l’homme et l’achève. -
Ta fable en elle-même plait,
O mon cher Tibulle, c’est sûr,
Mais tu nous la débites sur
Un trop monotone couplet ;
Ce ne sont que mignardises,
Que fleurettes, que pâquerettes,
Que bergers et bergerettes ;
Un tas de petites bêtises.
Dans tes concetti frétillards
Tes amoureux, ça fait pitié,
Ne se détestent qu’à moitié
Et ne s’adorent qu’aux trois quarts.
Et permets-moi de te dire,
Les reines que tu nous présentes
Ont des figures repoussantes
Au point que ça tient du délire.
Moi qui ne suis pas de Paris,
En battant un peu le pavé
Je crois que j’en eusse trouvé
De plus belles, au même prix.
Tes danseuses immaniables
Sont laides à me faire honte ;
Quant à ta reine Amalasonthe,
Elle ferait fuir cinq cents diables.
Je veux bien qu’Isoline-Aussourd
Ait plus de voix que Fernand Xau,
Mais mademoiselle Nixau
Ne s’adresse guère qu’au sourd.
Certainement, mon cher Catulle,
Quelques beautés, bien que douairières,
Nous montrent d’excellents derrières
A travers des bribes de tulle.
Leur bon vouloir est évident,
Je n’en disconviens pas, mais, peuh !
Avoue, ami, que c’est bien peu
De chose à mettre sous sa dent.
Par moi-même et les saints Apôtres !
Depuis le temps déjà lointain
Que je fis le soir, le matin,
Tu penses si j’en ai vu d’autres !
Nixau
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Au théâtre il est un devoir :
Je te le dis en vérité,
Si tu parles d’une beauté
Il faut que tu la fasses voir.
Enfin, je veux le mot pour rire ;
Moi j’aime rire, ami Properce :
Le rire où l’âme humaine perce
Est une corde de la Lyre !
RAOUL PONCHON
Le Courrier Français
06 janv. 1889
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