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REPUBLIQUE CHINOISE
.Il s’est déjà formé plusieurs partis dans la République chinoise.
JOURNAUX
O Chinois, qui, ces temps derniers
Encor, justement condamniez
Nos habits à l’européenne,
Comme détenant le record
De la laideur, de l’inconfort,
Et défiant toute hygiène ;
Voilà que vous les adoptez,
Ces habits cent fois détestés.
Quittez vos robes à ramages,
Qui vous faisaient beaux sous le ciel,
Pour des vestons industriels !
Je n’y vois pour vous que dommages.
Allez-vous aussi, pauvres gens,
Etre également transigeant
Sur l’objet de vos nourritures,
Et que, si vous êtes ravis
Quand vous mangez des œufs convis,
Le serez-vous par nos pâtures ?
*
* ...*
Ce ne serait rien que cela,
Vous n’en mourriez pas, mais voilà,
Qu’en votre zèle hyperbolique,
A nous imiter sans retard,
Vous essayez, à notre instar,
De faire de la République !
Tout comme nous, gens d’Occident,
Vous croyez au même godant,
A ce Progrès qui vous inspire ;
Mais le Progrès, par un grand P,
Nous en avons déjà soupé
Depuis longtemps, si j’ose dire…
Quand ces grands mots de liberté,
Égalité, fraternité,
Seront inscrits sur vos pagodes,
Hôtels de ville… en lettres d’or,
Et lorsque vous aurez encor
Changé, pour les nôtres vos codes,
Croyez-vous être plus heureux ?
La République est un mot creux
Dirait-on. Les plus fortes têtes
Du parti, sans y parvenir,
S’exténuent à la définir,
Chez nous, malgré force épithètes.
Chacun la voit à sa façon,
L’un la dit chair,,,,, l’autre, poisson,
Soit moitié lapin moitié carpe,
Selon son coupable intérêt.
A les entendre, l’on dirait
Le raffût de Saint-Polycarpe.
*
* ...*
Mais peut-être aussi que c’est vous,
Chinois qui, plus heureux que nous,
Du domaine de l’Utopie
Ferez enfin sortir, un jour,
Une république d’amour…
C’est ça qui serait œuvre pie !
Vous viendrez donc, en ce cas,
Nous en faire part, n’est-ce pas ?
Et nous sortiriez de l’ornière ?
N’ayant pu jusques à présent
Rendre ce régime plaisant,
Nous ne savons qu’à la manière…
RAOUL PONCHON
le journal
21 avril 1913
JOURNAUX
O Chinois, qui, ces temps derniers
Encor, justement condamniez
Nos habits à l’européenne,
Comme détenant le record
De la laideur, de l’inconfort,
Et défiant toute hygiène ;
Voilà que vous les adoptez,
Ces habits cent fois détestés.
Quittez vos robes à ramages,
Qui vous faisaient beaux sous le ciel,
Pour des vestons industriels !
Je n’y vois pour vous que dommages.
Allez-vous aussi, pauvres gens,
Etre également transigeant
Sur l’objet de vos nourritures,
Et que, si vous êtes ravis
Quand vous mangez des œufs convis,
Le serez-vous par nos pâtures ?
*
* ...*
Ce ne serait rien que cela,
Vous n’en mourriez pas, mais voilà,
Qu’en votre zèle hyperbolique,
A nous imiter sans retard,
Vous essayez, à notre instar,
De faire de la République !
Tout comme nous, gens d’Occident,
Vous croyez au même godant,
A ce Progrès qui vous inspire ;
Mais le Progrès, par un grand P,
Nous en avons déjà soupé
Depuis longtemps, si j’ose dire…
Quand ces grands mots de liberté,
Égalité, fraternité,
Seront inscrits sur vos pagodes,
Hôtels de ville… en lettres d’or,
Et lorsque vous aurez encor
Changé, pour les nôtres vos codes,
Croyez-vous être plus heureux ?
La République est un mot creux
Dirait-on. Les plus fortes têtes
Du parti, sans y parvenir,
S’exténuent à la définir,
Chez nous, malgré force épithètes.
Chacun la voit à sa façon,
L’un la dit chair,,,,, l’autre, poisson,
Soit moitié lapin moitié carpe,
Selon son coupable intérêt.
A les entendre, l’on dirait
Le raffût de Saint-Polycarpe.
*
* ...*
Mais peut-être aussi que c’est vous,
Chinois qui, plus heureux que nous,
Du domaine de l’Utopie
Ferez enfin sortir, un jour,
Une république d’amour…
C’est ça qui serait œuvre pie !
Vous viendrez donc, en ce cas,
Nous en faire part, n’est-ce pas ?
Et nous sortiriez de l’ornière ?
N’ayant pu jusques à présent
Rendre ce régime plaisant,
Nous ne savons qu’à la manière…
RAOUL PONCHON
le journal
21 avril 1913
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