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YSSIM
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Le Moulin Rouge, Paris, 3 janv. 1907 : le mimodrame « Rêve d’Egypte » provoque un scandale retentissant ; aux côtés de son amie Missy, travestie sous l’anagramme d’Yssim, Colette, drapée de légers voiles, y tient le premier rôle. Son ex-mari, Willy, co-auteur de la pièce, doit évacuer la salle sous les huées...
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Je vous trouve un peu bien sévères,
O Parisiens de Paris !
Dès que vous avez bu deux verres
Seriez-vous complètement gris ?
Car vous aviez bu, je veux croire,
Afin de vous donner du cœur ;
O gens courageux après boire,
Braves de deux femmes vainqueurs.
Je vous demande un peu, deux femmes !
La belle victoire vraiment !
Vous fûtes simplement infâmes,
Tel est mon humble jugement.
Pourquoi cette Colette exquise,
Jouerait-elle pas après tout
Avec sa divine marquise ?
Quoi ça peut vous foutre, surtout ?
Et ce qu’il y a de plus triste,
Dans votre cas, ô justiciers !
C’est que c’était bien moins l’artiste
Que la femme que vous visiez.
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Je vous trouve un peu bien sévères,
O Parisiens de Paris !
Dès que vous avez bu deux verres
Seriez-vous complètement gris ?
Car vous aviez bu, je veux croire,
Afin de vous donner du cœur ;
O gens courageux après boire,
Braves de deux femmes vainqueurs.
Je vous demande un peu, deux femmes !
La belle victoire vraiment !
Vous fûtes simplement infâmes,
Tel est mon humble jugement.
Pourquoi cette Colette exquise,
Jouerait-elle pas après tout
Avec sa divine marquise ?
Quoi ça peut vous foutre, surtout ?
Et ce qu’il y a de plus triste,
Dans votre cas, ô justiciers !
C’est que c’était bien moins l’artiste
Que la femme que vous visiez.
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Oh ! cette Yssim est si peu femme,
- M’allez-vous dire - J’entends bien…
Mais songez aussi, bonnes âmes,
Qu’elle ne vous demande rien.
Parce qu’elle a des mœurs bizarres,
Si j’en doit croire la rumeur,
Vous lui faites des tintamarres !
Et que m’importe à moi ses mœurs !
Quand je vois en scène un artiste,
Vais-je devant que l’applaudir,
Impitoyable rigoriste,
Sa vie intime approfondir ?
Vous pensez bien que je m’en fiche
De sa vie intime. Oh ! combien !
Il est-ce que me dit l’affiche
Qu’il est. Le reste ne m’est rien.
Aurait-il tué père et mère,
C’est ça qui m’indiffère, si
Son art n’est pas par trop sommaire.
Son art, voilà mon seul souci.
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Il se peut que notre marquise
N’ait pas un jeu bien éloquent.
Surtout quand elle se déguise…
On peut toujours ficher un camp.
Quant à contrôler sa conduite,
Autant vaut lui dire : « A propos,
Avant de nous conter la suite,
As-tu bien payé tes impôts ? »
RAOUL PONCHON
le Courrier Français
10 janv. 1907
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.N’ait pas un jeu bien éloquent.
Surtout quand elle se déguise…
On peut toujours ficher un camp.
Quant à contrôler sa conduite,
Autant vaut lui dire : « A propos,
Avant de nous conter la suite,
As-tu bien payé tes impôts ? »
RAOUL PONCHON
le Courrier Français
10 janv. 1907
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