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LA CIGALE et LA FOURMI
Coquelin Cadet a fait rire toute la salle
en récitant la «Cigale et la Fourmi »,
qu’il interprète à sa façon.
(Journaux)
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Certes, Cadet ton génie *
N’est contesté par aucun ;
Il fait palpiter chacun
D’une allégresse infinie.
Mais, dis-moi, mon cher ami ?
En récitant du Bonhomme
Une fable exquise, comme
La Cigale et la Fourmi,
Comment t’y prends-tu pour mettre
Toute une salle en gaieté,
Malgré ton autorité,
Que je reconnais d’un maître ?
Est-ce ta verve comique
Que tu sus la conformer,
Ou la fis-tu se pâmer
Par un excès de mimique ?
Entassas-tu la fourmi,
Ou dansas-tu la cigale ?
Sur leur diverse fringale,
As-tu tour à tour gémi ?...
en récitant la «Cigale et la Fourmi »,
qu’il interprète à sa façon.
(Journaux)
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Certes, Cadet ton génie *
N’est contesté par aucun ;
Il fait palpiter chacun
D’une allégresse infinie.
Mais, dis-moi, mon cher ami ?
En récitant du Bonhomme
Une fable exquise, comme
La Cigale et la Fourmi,
Comment t’y prends-tu pour mettre
Toute une salle en gaieté,
Malgré ton autorité,
Que je reconnais d’un maître ?
Est-ce ta verve comique
Que tu sus la conformer,
Ou la fis-tu se pâmer
Par un excès de mimique ?
Entassas-tu la fourmi,
Ou dansas-tu la cigale ?
Sur leur diverse fringale,
As-tu tour à tour gémi ?...
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Cette fable du poète,
Même en passant par ta voix,
N’a rien de plaisant, je crois,
O mon brave Pirouette !
Dont je puisse rire aussi,
A moins que je sois infirme,
Et cependant, je t’affirme,
J’aime rire, Dieu merci !
Cette fable est la plus triste
Qui nous fait voir à la fois
L’égoïsme et le bourgeois
Et le rêve de l’artiste.
Le Bonhomme nous prévient
De la sombre horreur de vivre ;
Et c’est pourquoi, dans son livre,
La cigale en tête vient.
Pas besoin de la Sorbonne
Pour cette fable conter ;
Quand je l’entends réciter
Par mes enfants ou ma bonne,
Cela me suffit très bien.
Je la comprends et la goûte.
Ce que ta verve y ajoute
N’y saurait ajouter rien.
Or, avec cette Cigale,
Cadet, et cette Fourmi,
Comment peux-tu mon ami,
Dérider toute une salle ?
Finalement, je croirais
Que, dans ton sacré délire,
Peut-être, en la faisant rire,
Tu ne l’as pas fait exprès.
RAOUL PONCHON
Le Journal
01 nov. 1904
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Lire aussi : Epitre à Cadet
LIVRENBLOG * et *
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