13 oct. 2007

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Réponse de Polaire
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Vous me trouvez « exquise » ? Peste !
Quelque modeste que je sois
(Aux Bouffes, chacun est modeste)
Je confesse que je vous crois.

Je vous crois, sachant que vous êtes
Franc, même en votre aménité.
Les poètes(les vrais poètes)
Ne disent que la vérité.

D’ailleurs, fussé-je assez pécore
Pour douter de vos compliments,
Ponchon, je vous croirais encore
A cause des évènements.

Il est en effet, mainte fille
Aveques ou sans piqueur
Qui tellement j’étais gentille
En a z’en mal au trou du cœur.

L’une est-elle Rosine ou Rose ?
L’autre Clarisse ou Rébecca ?
Après tout c’est la même chose :
C’est toujours la môme caca !


Créature envieuse et triste !
Et cependant, mon cher Ponchon ,
Il est utile qu’elle existe
Comme la grue et le cochon.

Car enfin en jouant Claudine
Ce péché mignon de Willy,
Je n’étais pas sûr, pardine !
Que mon nez y serait joli .

J’avais peur de paraître nice,
Que mes yeux… est-ce que l’on sait…
Que ma taille (Dieu la bénisse !)
Semblait trop mince sans corset.

Mais, lorsque la môme susdite
M’honore de son grognement,
Eh bien ! je compris tout de suite
Que, mon nez, il était charmant.

Et dureste si cette môme
Ne s’était pas mise en travers,
Il n’est pas bien certain, en somme,
Que vous m’auriez fait ces beaux vers.

Vers qui me comblent d’allégresse
Cher Ponchon, si vous y tenez,
Venez cueillir une caresse
Sur le bi du bout de mon nez…


POLAIRE
Pour copie conforme : Willy
Le Courrier Français
16 fév. 1902




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