13 oct. 2007

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A Raoul Ponchon
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REPONSE de DELORME


Par Pollux, vous êtes cynique,
O Maître, ô Raoul, ô Ponchon ,
Et votre suprême chronique
N’est rien moins qu’un pied-de-cochon !…

Où donc, jaloux arbitraire,
M’entendîtes-vous, une fois,
Débiner la môme Polaire ?…
J’adore son geste et sa voix ;

J’aimais (peut-être j’exagère)
Ce sylphe de petit format,
Ce gai bibelot d’étagère,
Avant même qu’on m’y informât


De votre dévotieux culte,
Et je trouvais divin ses yeux
Où le bonheur de vivre exulte
En longs regards pernicieux.


Loufoque, aguichante et badine,
J’approuve fort, en ce cas-là,
Que l’on acclame dans Claudine
La transfuge de la Scala…


J’estime que la Tragédie
Malgré Falconnier et Prudhon
A l’argent besoin (quoi qu’on die)
D’actrices pleines d’abandon ;


Et (conçois si je m’estomaque,
O Ponchon, devant son pouvoir,
Je vois Polaire en Andromaque
Et dans Phèdre crois l’entrevoir.


Encor qu’autrement callipyge
Si par malheur elle parlait,
Elle pourrait faire la pige
A mademoiselle Bartet !…



* *


D’ailleurs, ce que ton vers raconte,
O Ponchon, ce n’est que du chiqué,
Des chichis, du laissé-pour-compte,
Des madrigaux du coin de quai.


Toi, Ponchon, adorer Polaire ??…
Le froid mensonge que voilà !
Le seul cœur que ton cœur tolère
N’est-il point celui d’Abdala ?…



Hugue Delorme
le Courrier Français
09 fév. 1902
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2 commentaires:

terecita a dit…

Cette taille de guêpe fait...rêver !
Et ils n'avaient pas poto-shop, à l'époque...?

terecita a dit…

photo...:-)