3 oct. 2007

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CHINOISERIES
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La révolte des Boxers * , mouvement anti-colonial, fut une révolte menée en Chine contre l'influence commerciale et politique occidentale dans l'Empire du milieu.
Le 10 juin 1900, l’impératrice Tseu-hi, demande que les étrangers soient chassés. Les Boxers qui étaient contre la dynastie des mandchous et la domination des occidentaux, « aidèrent » l’Impératrice à chasser les étrangers. Les boxers massacrent les chrétiens chinois, et les prêtres européens. De plus, ils font le siège des Légations étrangères ainsi que leurs immeubles et autres habitations. le 14 juillet 1900 des soldats de huit pays, pour la première fois alliés (l’Autriche, l’Angleterre, l’Allemagne, les USA, le Japon, la France, la Russie, et l’Italie) débarquent en Chine ; l’impératrice Ts’eu-hi s’enfuit. Par le traité qui clôt le conflit, la Chine versera une énorme somme aux Occidentaux en guise de réparation (1600 millions de francs-or en 40 ans). Tseu-hi doit aussi sacrifier certains princes de sa dynastie et de nombreux Boxers seront décapités. Ponchon nous donne sa version des faits , côté diplomatie française...
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On demandait à Delcassé : *
Mais enfin, que s’est-il passé
En cette Chine jaune et bistre ?
Ne pourriez-vous nous renseigner,
Tout au moins sans tant barguigner,
Sur le sort de notre ministre ?

Et le Delcassé répondit :
- Que diable ! faîtes-moi crédit.
Le Français croit que tout se passe
En dehors du temps, de l’espace…
Sachez que la Chine est plus loin
Que n’est Asnières ou Saint-Ouen.

Sans doute, en le Céleste-Empire,
La situation est pire…
Eh bien, aujourd’hui, vingt juillet,
Et malgré cette sénégale
Température de cigale,
Je ne suis plus inquiet.
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Ces Boxers sont des anarchistes,
Mettons des nationalistes
Chinois… Et, s’il faut qu’on insiste,
Probable que tout ira bien
Si chacun y met du sien.

Moi, dès les premières nouvelles
D’un chambardement général,
J’envoyai contre ces rebelles
Quatre hommes et un caporal.

Les Allemands, Anglais et Russes
En mobilisèrent autant,
Sans compter un lot important
De boutons de guêtres et de puces.

Quant à ce ministre, Pichon,
*
Son sort n’est pas très folichon,
Je l’avoue et je le déplore ;
Mais il n’est pas mort, selon moi,
Car, il n’y a pas quatre mois,
Il me téléphonait encore.




Raoul Ponchon
Le Journal
23 juillet 1900

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