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Un Cinquantenaire

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L’organisation de l’Assistance ou
du moins la centralisation unitaire
de cette institution remonte au
10 janvier 1849.


Cette vieille Assistance
Ayant eu révolus
Cinquante ans d’existence
Ces jours-ci, résolut

De s’offrir une noce
A…faire partout, pour
Perpétuer, la rosse !
L’ère de ce beau jour.

Elle fit donc la morte,
Cet autre avant-hier,
Mit la clef sous sa porte
Et se donna de l’air ;

(Bien qu’elle ait le cœur tendre,
« Mon Dieu, les malheureux
Peuvent fort bien attendre,
Dit-elle – un jour ou deux. »)



C’est-à-dire, qu’en somme
Un rendez-vous fut pris
Dans cet endroit qu’on nomme
La Plaine Saint-Denis.

Là sur cinquante tables
Se trouvaient entassés
Les vins les moins niables,
Les mets les plus corsés.

Un orchestre invisible
Jouait le Tsara-Böjé
Et des femmes sensibles
Semaient la volupté.

Le Directeur en tête,
Un Monsieur Babylas…
Je crois, ouvrit la fête
En s’asseyant à l’as.

Puis, par rang d’importance
Prirent place à côté
Tous ceux de l’Assistance
Jusqu’au moins haut coté.

Les chefs, les secrétaires
Et secrétaires des
Secrétaires…lanlaire…
Ça pourrait se chanter !

Economes…comptables…
Surnombreux employés,
Voire les pauvres diables
Qui ne sont pas payés.

Ils mangèrent quatre heures,
Burent comme des trous
Les choses les meilleures :
Dites, qu’est-ce que vous

Voulez que ça leur foute ?
Ils auraient, avouez,
Pour ce que ça leur coûte
Bien tort de se gêner.

Maintenus à distance
Par des cordons d’agents,
Autour de l’Assistance
Etaient les indigents.

Pour qu’elle fût complète
On leur avait permis
De regarder la fête
En qualité d’amis.

Au milieu du service,
A peu près vers le rost,
Un employé d’Hospice
Leur fit porter…un toast.

Puis, pris d’un zèle extrême
– Comment terminer mieux –
Alla faire lui-même
La quête parmi eux !



RAOUL PONCHON
le Courrier Français