2 oct. 2007

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Au Palais du Champagne
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Ponchon s'en va à l'Expo ... pas dans n'importe quel pavillon... le Palais du Champagne, pardi !


Où va donc cette foule
Qui se bouscule et foule,
Et petit à petit
Toujours grandit ?

On y trouve des Russes,
Des Français, des Borusses,
Et même des Anglais.
Enlevez-les. –

Des hommes et des femmes,
Des cocus, des bigames.
Des vieillards, des enfants,
Des éléphants.

On dirait que le diable
Leur chatouille le râble ;
Ils sont plus prompts, vraiment,
Qu’un lavement.

De ce pas énergique
Filent-ils en Belgique
Avecque des valeurs ?
Ah ! les voleurs !

Est-ce que l’incendie
Est à la Comédie ?
Vont-ils sauver du feu
Un Ponsard feu ?

Ou retenir leurs places,
Moyennant des liasses,
Chez notre Aiglon flambard,
Sarah Bernhardt ?...

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Non. Cette foule gagne
Le Palais du Champagne
Qui, disons-le d’abord,
Tient le record.

Des palais méritoires,
Dans cette grande Foire,
C’est naturel, ma foi,
Puisqu’on y boit.

Là, toutes les merveilles
Des champenoises treilles
Sollicitent chacun,
Ça n’est pas qu’un.

Les précieuses marques
Dignes de tous monarques
S’y défient chaque jour,
Et tour à tour.

Ah ! ciel ! miséricorde !
Laquelle tient la corde ?
Voilà bien l’embarras :
Qui le diras ?

Pour moi, jamais ne bouge
G.H. Mumm Cordon rouge,
Il est mon favori,
Mon dernier cri.

C’est un vin majuscule ;
Vous pouvez sans scrupule
Vous en gargariser,
Vous en griser.

Il vous fait dans la tête
Une petite fête,
Un charmant tralala
Aussi, voilà

Pourquoi ladite foule
Et se rue et se foule,
Et sans cesse grandit ;
On lui a dit :




Hâte-toi, foule sobre,
Car c’est le treize octobre
Pour la dernière fois,
Qu’ici tu bois,

A la Foire qui bouge,
De ce Mumm Cordon rouge,
Diable ! en est-il ainsi ?
J’y cours aussi.


R.P
oct. 1900



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