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BALLADE PONCHON
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Les caboulots de-ci, de-là,
De Montparnot ou de Pigalle,
Ceux de Belleville où l'on boit,
Dans des verres couleur de galle,
Des regingiards et des pivois
Et ceux tout fleuris d'astragale
De la Place de l'Opéra
Connaissent la marche bancale
De cet oenophile qu'on voit
Diamant des rimes triomphales.
Certes, ils sont, par là, des tas :
Rombières, eunuques ou mâles,
Des petits, des moyens, des gras,
Qui de l'aurore au vêpre pâle
S'empiffrent quarante et cinq fois
Des bibines plus ou moins sales
En disputant, ces cancrelats,
Dans quelle ferme capitale,
De leurs comptes t'avoir et doit ;
Mais où leurs rimes triomphales ?...
Qu'il fasse chaud, qu'il fasse froid,
Promenant en guise d'Omphale,
Sa Muse au Cabaret du Bois
De Boulogne chic où s'étale
La faconde des bons bourgeois
A ces fêtes "nationales"
Du Jambon, Trône, et caetera...
Raoul Ponchon se bringuebale
Et la gloire baise ses doigts :
Vivent ses rimes triomphales !
ENVOI :
Prince, pour ce buveur adroit
Qu'une faste pourpre royale
Pavoise en le meilleur endroit
Et qui, maintenant, se régale,
Goncourt ! chez Drouant, à recel
Faisons des rimes triomphales.
FERNAND-DEMEURE
Place de Grève
les Nouvelles littéraires
8 nov. 1924
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