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RESTAURATION DU PARTHENON
.MM. Bonnat, Marqueste et
Bernier ont été délégués à
cet effet.
Journaux.
- " Monsieur Bonnat, où courez-vous, si preste
Et vous, Marqueste ?
Et vous, Bernier ?
Vous me semblez plus jeunes de cinq lustres,
O gens illustre !
Que l'an dernier.
" On vous croirait, tous trois, partant pour quelque
Paradis, tel que
Un rendez-vous ? "
Alors, Bonnat, aussitôt se récrie :
" Plaisanterie !
Vous êtes fou !
" Nous allons tout simplement dans Athènes
Chez Démosthène,
Agamemnon,
Appelés par - ô mon grec, à nous deuss ! -
Le Basileus
Tôn Ellenôn.
" Il veut savoir de nous autres de France
Gens de science
Et de renom,
S'il urge, avant que le Temps ne le vainque,
Que l'on requinque
Le Parthénon ? "
- " A votre idée, urge-t-il, mon cher maître ?
- " Mon Dieu ! peut-être...
Peut-on savoir ?
Je ne puis pas me prononcer, ou guère,
A la légère.
Il faudrait voir.
" Tenez, Bernier, l'excellent architecte,
Que je respecte,
Veut à tout prix
Qu'au Parthénon on ajoute un étage !
Je ne partage
Pas son avis,
" Et d'autre part, le sculpteur - c'est Marqueste -
Jure et proteste
Que, sans délais,
Il conviendrait de refaire les frises
Qui furent prises
Par les Anglais !
" Pour quant à moi, si leur projet extrême
Prévaut quand même,
Eh bien ! voilà :
Je me fais fort - ai-je besoin de feindre ? -
De tout repeindre
En chocolat.
"¨Pour le moment, je ne saurais vous dire
Lequel est pire.
Ca se conçoit.
Faut-être, pour trancher pareil problème,
Sur le lieu même.
Quoi qu'il en soit,
" Si, d'ici là, je ne deviens infirme,
Je vous affirme
Dès maintenant,
Que je rirai quelque belle parole
Sur l'Acropole,
- Tel feu Renan. "
RAOUL PONCHON
le Journal
10 avril 1905
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