style de l'époque...1903...
on parlait ainsi du chimpanzé
CONSUL
véritable découverte
et phénomène de foire
dans le journal " LA NATURE " :
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D'américaines héritières
Mettent leur fortune à ses pieds,
Et, pour ses gilets, molletières...
Mobilisent tous les taupiers.
Il a plus de succès de femmes
Que Don Juan ou Casanova
N'en eurent jamais. Pour ces dames,
Quand le chimpanzé va, tout va.
Consul est, d'ailleurs, insensible
A nos plus notoires beautés ;
Il préfèrerait, c'est visible
Une guenon à ses côtés.
On lit dans ses yeux pleins d'angoisse
Qu'il regrette ses cocotiers ;
Et si quelque chose le poisse,
C'est son vilain nouveau métier.
Peut-être, dans son âme obscure,
Il redoute aussi l'avenir ;
Tous ces succès dont il n'a cure,
Il craint de les voir mal finir.
Il sait qu'en des laboratoires
On inocule méchamment
A ses frères un tas d'histoires...
Et voilà d'où vient son tourment.
C'est pourquoi le malheureux roule
Des yeux divers, et curieux
Sur notre abominable foule ;
Il n'a qu'un ami - c'est Brieux. *
RAOUL PONCHON
le Journal - 23 sept. 1903
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Tout comme
notre ami Raoul Ponchon
évoque à sa manière
cette visite parisienne...
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CONSUL
1903 : Un chimpanzé, baptisé Consul, CONSUL
fit l'attraction du Zoo de Londres
en pédalant sur un vélo et en fumant la pipe ;
venu à Paris en visite officielle, il suscita beaucoup de curiosité...
LIRE : LIVRENBLOG *
Ainsi donc, en ces mois d'automne
Du bel an de grâce dix-neuf
Cent trois, Paris se passionne
Pour un spectacle pas bien neuf ;
Attendu que c'est pour un singe
Qui répond au nom de Consul,
Lequel - indiscret sous son linge -
Montre aux Parisiens son dos.
Ce singe, que tant on renomme,
De l'espèce des chimpanzés,
N'est pas plus vilain qu'un autre homme,
A tout prendre, bien vous pensez...
Malgré que vous façonnâtes,
Seigneur, à votre image, on voit
Parmi nous, des gens plus prognathes
Qu'on ne montre même du doigt.
Quoi qu'il en soit de ce pauvre être,
Il n'est plus des bois, mais -du Bois -
On le réclame, comme ancêtre,
Dans tous les salons à la fois.
Il n'est pas de fine partie,
Garden-party, five o'clock,
Mardi d'Opéra, Comédie...
Dont il ne soit l'âme ou le coq.
Ainsi donc, en ces mois d'automne
Du bel an de grâce dix-neuf
Cent trois, Paris se passionne
Pour un spectacle pas bien neuf ;
Attendu que c'est pour un singe
Qui répond au nom de Consul,
Lequel - indiscret sous son linge -
Montre aux Parisiens son dos.
Ce singe, que tant on renomme,
De l'espèce des chimpanzés,
N'est pas plus vilain qu'un autre homme,
A tout prendre, bien vous pensez...
Malgré que vous façonnâtes,
Seigneur, à votre image, on voit
Parmi nous, des gens plus prognathes
Qu'on ne montre même du doigt.
Quoi qu'il en soit de ce pauvre être,
Il n'est plus des bois, mais -du Bois -
On le réclame, comme ancêtre,
Dans tous les salons à la fois.
Il n'est pas de fine partie,
Garden-party, five o'clock,
Mardi d'Opéra, Comédie...
Dont il ne soit l'âme ou le coq.
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D'américaines héritières
Mettent leur fortune à ses pieds,
Et, pour ses gilets, molletières...
Mobilisent tous les taupiers.
Il a plus de succès de femmes
Que Don Juan ou Casanova
N'en eurent jamais. Pour ces dames,
Quand le chimpanzé va, tout va.
Consul est, d'ailleurs, insensible
A nos plus notoires beautés ;
Il préfèrerait, c'est visible
Une guenon à ses côtés.
On lit dans ses yeux pleins d'angoisse
Qu'il regrette ses cocotiers ;
Et si quelque chose le poisse,
C'est son vilain nouveau métier.
Peut-être, dans son âme obscure,
Il redoute aussi l'avenir ;
Tous ces succès dont il n'a cure,
Il craint de les voir mal finir.
Il sait qu'en des laboratoires
On inocule méchamment
A ses frères un tas d'histoires...
Et voilà d'où vient son tourment.
C'est pourquoi le malheureux roule
Des yeux divers, et curieux
Sur notre abominable foule ;
Il n'a qu'un ami - c'est Brieux. *
RAOUL PONCHON
le Journal - 23 sept. 1903
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