.
.
A PROPOS DU TROLLEY
.Quoi qu'on fasse à l'Hôtel de Ville,
Paris, c'est toujours à ton dam ;
Toujours une besogne vile.
Quoi qu'on fasse à l'Hôtel de Ville
Ah ! jetons à l'eau tel Deville
Qui souille notre macadam.
Quoi qu'on fasse à l'Hôtel de Ville,
Paris, c'est toujours à ton dam !
Rien n'est pour Paris trop laid.
- Telle est la formule nouvelle -
Comme au temps qu'on le pétrolait.
Rien n'est pour leur Paris trop laid.
C'est pourquoi jaillit le Trolley
De leur tant ludeuse cervelle.
Rien n'est pour leur Paris trop laid.
- Telle est la formule nouvelle . -
Trolley ! rien que le nom l'indique,
C'est quelque chose de hideux.
C'est une invention merdique :
Trop laid. Rien que le nom l'indique.
J'ignore quoi c'est... mais je dis que
Du moment que cela vient d'eux...
Trolley - rien que le nom l'indique,
C'est quelque chose de hideux.
Paris, est sans dessous dessus
Ce n'est que bosses, fondrières...
En tous lieux nos pieds sont déçus,
Paris est sans dessous dessus...
On croit marcher sur des bossus,
Sinon entrer dans des derrières,
Paris est sans dessous dessus :
Ce n'est que bosses, fondrières.
Point de trolleys et plus de plots
On regretterait Louis-Philippe
Si vous continuiez, salauds !
Point de trolleys et plus de plots
Ah ! sur mer, heureux matelots,
Qui pouvez fumer votre pipe !
Point de trolleys et plus de plots,
On regretterait Louis-Philippe...
Et de grâce, plus de statues
Non plus Municipe animal !
Nos chasses en sont rebattues.
Hé ! de grâce plus de statues.
Une de plus, et je te tue.
Tu le dis ; ça finirait mal.
Et de grâce plus de statues
Non plus, espèce d'animal.
Bientôt, qui sait ? à fleur de rue,
Vous ferez passer les égouts,
Et la Seine avec ses morues...
Bientôt, qui sait ? à fleur de rues.
Votre cervelle a ses menstrues
Décidément ? Mince de goût !...
Bientôt, qui sait ? à fleur de rue,
Vous ferez passer les égouts,
Faites vos saletés sous terre
Architectes municipaux.
Dans le silence et le mystère
Faites vos saletés sous terre.
Seigneur ! si l'on vous laissait faire,
Vous les feriez dans vos chapeaux.
Raoul Ponchon
le Courrier Français
05 juillet 1903
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire