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RONDEAUX pour WILLETTE
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1906 : Adolphe Willette, dessinateur talentueux du Courrier Français depuis 1887 vient d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur. Jules Roques, directeur du journal, à ce sujet, parle de réhabilitation morale suite à toutes les poursuites et condamnations dont son journal fut l'objet ... Raoul Ponchon célèbre l'événement..
S’il plait à Dieu, à l’instar de Voiture *
Je veux chanter ton los en un rondeau
Évidemment, c’est la maigre pâture.
Encor faut-il que je tire au cordeau
Treize vers dont six en do - sept en ture .
En voilà cinq déjà, par aventure.
De ce train-là, comme dans un landau,
J’arriverais au poteau… sans torture,
S’il plait à dieu !
Hélas ! J’en parle avec désinvolture ;
En ce jourd’hui ma muse fait dodo,
Et mon roman décline « crescendo ».
Il convient donc, en telle conjoncture,
Que d’un second je te fasse cadeau.
S’il plait à dieu !
* ...*
Willette, enfin sur ton frac de gala,
Voici fleurir le ruban péremptoire.
Je me disais aussi : mais, par Allah !
Qu’est-ce qu’ils ont donc tous ces cochons-là
A t’accabler de leur réquisitoire ?
Ça finissait par être dérisoire.
Enfin c’est fait ; et nous crions : Victoire ,
Partout, en France, et de Montmartre à la
Villette !
Par ton art pur qui nous ensorcela,
Et que jamais nul autre n’égala,
Tu méritais ce petit bout de moire.
Évidemment ce n’est qu’un accessoire…
Vive portant celui qui t ‘étoila,
Willette !
* ...*
Je veux chanter ton los en un rondeau
Évidemment, c’est la maigre pâture.
Encor faut-il que je tire au cordeau
Treize vers dont six en do - sept en ture .
En voilà cinq déjà, par aventure.
De ce train-là, comme dans un landau,
J’arriverais au poteau… sans torture,
S’il plait à dieu !
Hélas ! J’en parle avec désinvolture ;
En ce jourd’hui ma muse fait dodo,
Et mon roman décline « crescendo ».
Il convient donc, en telle conjoncture,
Que d’un second je te fasse cadeau.
S’il plait à dieu !
* ...*
Willette, enfin sur ton frac de gala,
Voici fleurir le ruban péremptoire.
Je me disais aussi : mais, par Allah !
Qu’est-ce qu’ils ont donc tous ces cochons-là
A t’accabler de leur réquisitoire ?
Ça finissait par être dérisoire.
Enfin c’est fait ; et nous crions : Victoire ,
Partout, en France, et de Montmartre à la
Villette !
Par ton art pur qui nous ensorcela,
Et que jamais nul autre n’égala,
Tu méritais ce petit bout de moire.
Évidemment ce n’est qu’un accessoire…
Vive portant celui qui t ‘étoila,
Willette !
* ...*
Bien sûr, ça n’est pas cette croix
Qui t’augmente sur le pavois
Ni qui te fait nos cœurs plus proches.
Nous t’aimâmes dès autrefois
Sans feintise et sans anicroches.
Mais il est de vieux rigolboches
Pour qui cette croix - je le crois -
Te fait désormais sans reproches.
Bien sûr !
Ils se perdraient deux jours sur trois.
Si quelque enseigne aux bons endroits
N’en signalait pas les approches.
Enfin, te diront ces bourgeois :
Dieu lui-même a besoin de cloches !
Bien sûr !
* ...*
Watteau par-là, Watteau par-ci !
C’est toi que l’on appelle ainsi.
Et l’on ne t’en fait pas mystère.
Qu’est-ce que veut dire ceci ?
C’est vraiment parler sans critère.
Certe, il fut bon Pierrot aussi,
Et ce n’est pas là mon souci.
Mais quoi ! Devant que d’être si
Watteau,
Tu es Willette, Dieu merci !
C’est le fond de ton caractère.
Si je t’embarquais loin d’ici,
Avec lui, pour quelque Cythère,
Je te monterais un vulgaire
Watteau !
RAOUL PONCHON
le Courrier Français
12 févr. 1906
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