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Chapeau…chapeau
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Les dames seront admises à l’orchestre
Avec leurs chapeaux.
(CLERGET)
Ben, si tu comptes sur moi
Pour moisir à ton théâtre,
Mon vieux Clerget, fouille-toi.
Ah ! Tu en as de folâtres !
Ainsi donc, notre Sarah,
La seule unique et le reste,
La maigre la plus ultra,
Avait, dans un très beau geste,
Supprimé, selon nos vœux,
Les galurins de ces dames.
Et, c’est toi qui les reveux !
Paul Clerget, tu n’as pas d’âme.
Et pour une fois, vraiment,
Qu’une directrice intense
Supprima ces monuments,
Nom de Dieu ! c’est pas de chance.
Il te refaut ces chapeaux
Derrière lesquels alpestres
On ne peut voir que la peau
A toutes places d’orchestre.
Tu profites lâchement
De notre tragédienne
Absente pour le moment ;
Mais attends qu’elle revienne.
A’ t’en foutra des chapeaux,
Le jour de son arrivée,
Mince alors ! gare ta peau,
Homme à l’oreille coupée !
Tu devrais également
Augmenter le prix des places.
Et pendant l’entr’ actement
Nous pourrions t’offrir des glaces…
Enfin puisque tu es si
Pour les réformes heureuses,
Pourquoi pas doubler aussi
Le nombre de tes ouvreuses ?
Moi, t’aller voir ? oh la la !
Tu m’appellerais emplâtre.
Au demeurant, je suis las
De brûler dans les théâtres…
Ou bien alors, mon salaud,
A la rigueur qu’on admette
Les femmes avec chapeau
Mais qu’on leur coupe la tête.
RAOUL PONCHON
le Courrier Français
31 mars 1901
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