11 oct. 2010

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CONTE POUR LES JOURS DE TROUBLE(tiré de Schmid)
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Cherche le bien, attends le mal.

Le gouverneur d'une province,
Accusé de prévariquer,
Fut appelé devant son prince,
A seule fin de s'expliquer.

Certains de ses amis intimes,
Sur lesquels il comptait un peu,
Le supposant chargé de crimes,
Lui dirent simplement adieu.

D'autres, avant sa cause instruite,
Rebelles à tout examen,
Lui firent un pas de conduite,
Mais le quittèrent en chemin.

D'autres enfin l'accompagnèrent
Jusqu'au prince - inclusivement,
Si l'on peut dire - et témoignèrent
De son loyal gouvernement.

*
C'est ainsi que l'homme a sur terre
Trois sortes d'amis. Mais le sort
Veut qu'il n'en sache le mystère,
Hélas de nous ! qu'après sa mort.

Les premiers sont les bien fragiles
Qu'il n'emporte pas avec lui,
Mais qu'il laisse à des imbéciles,
Quand son heure suprême à lui.

Les seconds sont de la famille,
Quelques camarades élus...
Or, ceux-ci quittent sa guenille,
Dès le cimetière, sans plus.

Quant à ses amis véritables,
Alors que tout lui dit adieu,
Ce sont ses oeuvres charitables,
Et ses seuls témoins devant Dieu.


RAOUL PONCHONle Journal
30 avril 1906

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