14 sept. 2007

VIEILLE LETTRE A PONCHON
Lundi soir. Voici l’ordre et la marche des choses.
Tu nous manques, malgré le soleil et les roses.
Les gars ne sont pas seuls tristes de ton départ,
On te cherche partout et tu n’es nulle part.
Reviens ! Car c’est bientôt (la dernière semaine
De juin) que le futur locataire s’amène,
S’il loue ; et ça nous fait, avant d’aller ailleurs,
Vingt bons jours que tu peux nous rendre encor meilleurs.
Tous l’exigent. Je suis leur fidèle interprète.
Qu’attends-tu ? Nous avons Pernod. Ta chambre est prête.
Le boucher nous assure une tête de veau.
En conséquence sois notre hôte de nouveau.

Lundi soir. Voici l’ordre et la marche des choses.
Tu nous manques, malgré le soleil et les roses.
Les gars ne sont pas seuls tristes de ton départ,
On te cherche partout et tu n’es nulle part.
Reviens ! Car c’est bientôt (la dernière semaine
De juin) que le futur locataire s’amène,
S’il loue ; et ça nous fait, avant d’aller ailleurs,
Vingt bons jours que tu peux nous rendre encor meilleurs.
Tous l’exigent. Je suis leur fidèle interprète.
Qu’attends-tu ? Nous avons Pernod. Ta chambre est prête.
Le boucher nous assure une tête de veau.
En conséquence sois notre hôte de nouveau.


Est ! Cinq heures vingt-trois ! Mardi ! Toujours, encor,
Chante-les toi, ces mots, sur la lyre, le cor,
Le bugle, le basson, les sax, la grosse caisse !
Ne dis pas d’un air bête / « Eh ! Hein ? Quoi , comment ? Qu ’est-ce ?
Ni, d’un air douteux : « Ouest ?… Jeudi ?… Midi, je crois !! »
Mais, dis, d’un air certain : « Est ! Mardi ! Cinq vingt-trois !
Et sois-y, pour que l’on t’y cueille, rouge rose,
Sans qui nous n’avons plus qu’un paradis morose,
Une cave sans vins, des bouquets sans odeurs,
Nos gaités en détresse, et nos gosses boudeurs !



Jean Richepin



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