27 sept. 2007

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A MOI-MEME
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Ainsi donc tu t’obstines
A traîner tes bottines
Que tu payas bon prix,
Sur le pavé des rues
Emmi les dos, les grues
De ton affreux Paris ?

Il te faut ses délices,
Ses profanes offices,
Ses poires, ses filous,
Toutes ses fariboles,
Toutes ses rocamboles
Et ses fêtes de fou ?

En ce moment, je pense,
Tu te mets en dépense
- Vu, je te vois d’ici -
Pour la grande semaine.
T’es là qui te surmènes,
O viveur endurci !

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Tu ne peux faire halte
Ailleurs que sur l’asphalte,
Il n’est pour toi de ciel
Que celui qui voisine
Avec cette machine
Dite la Tour Eiffel !
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Tu ne saurais, jeune homme,
Eprouvé gastronome,
Te passer de ton pain
De Paris, chimérique
Et qui vient d’Amérique,
Et de ton vin mal peint.
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A ces jeux, mon compère,
Tu laisseras ta paire
De… légumes nerveux,
Ton estomac d’andouille
Et ta rare menouille
Ainsi que tes cheveux.

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Fuis, naïve pécore,
- Il en est temps encore,
Car tu n’as guère plus
De cinquante ans aux prunes -
Va rire avec ta brune
Dans les bois chevelus.

Allons, viens, qu’on t’enjole.
Tu verras que c’est drôle
De béquiller du pain
Qui n’a rien d’illusoire
Et, qui mieux est, de boire
Du vin en fleur de vin.

Tu verras, pauvre buse
Que ce Paris t’abuse
Dont tu fais tes choux gras ;
Et que notre nature
Vaut ta littérature,
Avec tout son fatras.

Tu verras que nos mômes
Ne sont pas des fantômes,
Et que tu peux aussi
Laissant là ton carbone
Place de la Sorbonne,
T’oxygéner ici.

Quand le désir te gagne
D’aller à la campagne
C’est pour un jour ou deux,
Mais tu reviens bien vite
T’agiter dans l’orbite
De ton Paris hideux,


Dans ton Paris du diable,
Effroyable, viable,
Qui m’apparaît, là-bas,
Vague comme une chose
Que ma mémoire close
Ne se rappelle pas.




R.P

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