24 sept. 2007

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Boule de SIAM
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On annonce l’arrivée à Paris du Roi de Siam.*



Enfin, dans quelques jours à peine
Le grand roi Boule de Siam
Va fouler notre macadam,

C’est ça que j’appelle une veine !
Ouvrons lui tout grand notre pêne
Préparons-lui le bon sélam !

Pour moi, je le dis sans ambages,
J’aime, en général, tous les rois
Seraient-ils trois fois iroquois
Ou quatre fois anthropophages,
Seraient-ils des ubus sauvages :
Que dis-je ? seraient-ils en bois.
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Mais c’est aux tyrans exotiques
Que va d’abord tout mon amour,
Ils ont autrement de l’humour
Que nos tyrans démocratiques.
Ah ! Seigneur ! Les bonnes pratiques !
J’avoue avoir un faible pour.

Nos rois Européens sont ternes
Si j’en excepte le Sultan
Et peut-être le gros Milan ;
Ils sont hideusement modernes :
Les vieux sont de vieilles badernes,
Les jeunes n’ont pas un empan.

Tandis que ces rois de l’Asie
A la bonne heure, nom de Dieu,
Ils savent dans notre milieu
Apporter quelque fantaisie ;
Mais que Félix aille en Russie
Il a l’air d’un fesse-mathieu.

Il vous souvient du shah de Perse
Qui depuis a si mal tourné,
Il était notre hôte obstiné.
En voilà un dont le commerce
A fait tomber à la renverse
Notre préjugé suranné.

Qu’il était gai ce doux satrape
Quand il faisait dans ses dodos
L’amour avec ses contraltos !
Comme il devait rire sous cape
Quand il se torchait à la nappe
Si ce n’était pas aux rideaux

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Et ce vieux Li-Hung-Chang fétide*
Si mal nommé de Pet-chez-lui
Puisqu’il va péter chez autrui,
J’en demeure encore stupide.
Quel malheur qu’il ait - si rapide -
Rentré ses pets dans leur étui !

C’est bien là les rois que j ‘admire
Encore qu’un peu timoré,
Aussi devant leur front sucré
Je brûle le sucre et la myrrhe.
Ah ! Sapristi ! si j’étais sire
Vous en verriez bien d’autres, vrai !…

Et voici que Phra-Paramindre-
Maha-Chulalongkorn-Chud-Phra…
Et coetera, et coetera…
Dans quelques jours va nous rejoindre ;
Jà dans la culotte on voit poindre
Sa figure de choléra.




R.P

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