27 sept. 2007

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La Lionne de Ménélik
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Ce n’est pas le cas de la nouvelle lionne qui est très joueuse et semble beaucoup se plaire dans sa cage.(Journaux)



Mon Dieu ! Que je m’amuse
Dedans cette cambuse
Derrière ces barreaux
Si beaux, si gros !

Quelle idée excellente
Que ce Jardin des Plantes
Et ces cages de fer !
Par Jupiter !

Je frémis quand je pense
Qu’en le désert immense
J’étais hier encor.
Ah ! m… alors !
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Ah ! Cet éternel sable !
Cette chaleur du diable !
J’en ai froid dans le dos…
Sans nul repos,

J’allais à l’aventure
Cherchant ma nourriture,
Mâchant le plus souvent
De l’air, du vent…

En proie à mille bêtes,
Aux serpents à sonnettes,
Aux boas constrictors…
Rem… alors !

Comme il est préférable
De détendre son râble
Dans trois mètres carrés
Bien mesurés !


Ici les camarades
Sont parqués par escouades.
Ici point de hasard.
Chacun sa part.

J’ai près de moi le tigre
Fort bien attaché. Bigre !
Que s’il ne l‘était pas,
Qué branle-bas !

J’ai bon lit, bonne paille.
Je puis faire ripaille
Avec de bons biftecks,
De gros rumsteaks.

La pâtée et la niche
Ainsi qu’une caniche ;
Faut-il des millions
A des lions ?…

On me peigne, on me frotte,
On ramasse mes crottes,
Bref, on me veut du bien.
Il y a bien

Quelques crétins notoires,
Des gourdes et des poires
Qui, du matin au soir
Viennent me voir

Et plus d’un d’eux m’ennuie
Avec son parapluie…
Mais, à ces obstinés
Je pète au nez.


Enfin, selon l’usage,
Et si je suis bien sage
J’aurais un compagnon
De cabanon.

Un chien de force race !
Avec lequel je passe-
rai la nuit et le jour
A faire l’amour !




Raoul Ponchon

le Courrier Français
01 sept. 1901



Ménélik *

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