30 sept. 2007

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S.P.A
Société Protectrice de Animaux
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« Soyez bons pour les animaux »
Ces simples mots
Sont d’une tristesse profonde,
Qu’en pensez-vous , En ce monde,

Il est donc encore des gens
Pour eux méchants,
Pour qu’on ait jugé nécessaire
Un tel avis ? O misère !

Las ! oui. Vous voyez tous les jours
De ces balourds,
Qui maltraitent à coups de triques
Leurs chevaux et leurs bourriques.


*
*.. *

Mon Dieu, daubez-vous entre vous,
Dangereux fous,
Ignobles lâches que vous êtes,
Mais ayez pitié des bêtes.

N’avez-vous pas besoin toujours
De leurs concours ?
Pourquoi donc vous venger sur elles
De vos absurdes querelles ?

Aimez vos ânes, vos chevaux,
Pour leurs travaux.
Dites-leur de bonnes paroles,
Ces malheureux en raffolent.

Aimez vos bons chiens vigilants,
Vos chats troublants,
Lesquels, s’ils daignaient vous instruire,
En auraient beaucoup à dire.

Et n’ayez pas d’attachement
Uniquement
Pour les animaux domestiques,
Mais aussi les exotiques.

Ceux que l’on arrache à grands frais,
A leurs forêts,
Pour les jeux et pour les délices
Des pioupioux et des nourrices.

Est-il rien de plus douloureux,
De plus affreux
A voir que ces bêtes dolentes,
Qui sont au Jardin des Plantes ?


On y met ces rois des déserts,
Ces rois des airs,
Les aigles, les lions farouches
Dedans des cages à mouches,

On voit des ours blancs, noirs ou roux
En de vrais trous
Et de massifs hippopotames
Dans des cuvettes, mesdames !

C’est encore des éléphants
Que les enfants
Dupent, en leur jetant des miettes…
Autant les mettre à la diète.

- Vous diriez vraiment qu’ils jouent au
Jeu de tonneau -
Par surcroît, leur main malhabile
Met rarement dans le mille

Quelquefois, un mauvais plaisant
Va tracassant
Un tigre de son parapluie.
Comme il ferait une truie !


*
* ..*


On entend dire, nonobstant,
A chaque instant,
Que les animaux sont nos frères
Inférieurs. C’est à braire !

Ah ! la belle fraternité,
En vérité !
S’ils sont vos frères, soyez tendres
Pour eux. Il faudrait s’entendre.

En outre, inférieur, pardi !
C’est bientôt dit !
Toujours a prévalu, j’estime,
Sur le bourreau la victime.


R.P
le Journal - 19 août 1912



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