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LE CHAPITRE DES CHAPEAUX
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(Buffon)
Dont à reconnaître on se plait
La compétence sans égale
En matière mode, parlait
De lâcher le chapeau de soie
Qui lui pèse sur le caillou,
C’est là pour moi - me dis-je - ô j’ose !
L’occasion d’une interview.
D’un bond je fus tôt chez Sagance,
L’éternellement jeune et beau,,
Savoir ce que son Elégance
Pensait dudit de soit chapeau.
Mais à peine je lui relate
Le boniment du prince anglais
Que voilà que son rire éclate
Dans les quelques suivants couplets :
« - Ah ! Seigneur ! Supprimer le tube !
De Galles veut-il plaisanter
Ou si sa cervelle titube ?
Qu’est-ce qu’il vient là nous chanter ?
« Mais ce serait un crime énorme
Contre le goût de renoncer
Au couvre-chef dit « haut-de-forme ».
Pour moi je n’y peux pas penser.
« Et, que veut-il mettre à la place ?
Une couronne?… Ce sera
Pour l’été prochain… sur la glace.
Plus de tube… le scélérat !…
Le symbole de l’élégance
C’est le tube… quand il est beau :
Aristote l’a dit, je pense,
En son chapitre des chapeaux,
« Mais pour qu’à ce titre on le nomme
Il faut qu’il ait dix-huit reflets,
Le mien en a dix-neuf, jeune homme,
Si vous en doutez, comptez-les.
« Les chapeaux ronds, mous ou de paille
Sont bons pour les petites gens,
Pour les artistes, la canaille,
Les pauvres êtres contingents.
« Pour moi, tout homme je le sonde
Rien qu’en regardant son chapeau ;
Je vois d’abord s’il a du monde
Comme ce qu’il a dans la peau… »
C’est de cette sorte bourrue,
Que Son Elégance parla,
Et lorsque je fus dans la rue,
Je me disais comme cela :
« Alors toi, mon pauvre la Ponche,
Qui porte un chapeau melon,
Lequel sur ta modeste tronche
Fait plus ou moins bien, c’est selon.
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« Parbleu, je crains bien, mon bonhomme,
Que tu ne t’abuses un brin
Sur ledit chapeau, qui, en somme,
Serait mieux nommé galurin.
« Sagan te lance l’anathème,
Tu n’es qu’un triste pied, hélas !
Et je me demande si même
On te recevrait à Mazas ? *
R.P
le Courrier Français - 31 mai 1896
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