30 sept. 2007

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A Raoul Ponchon
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Je m’en voudrais, ami Ponchon,
De vous cacher ce que je pense :
Bien que léger comme bouchon
Votre vers est plein de substance.

En traitant Boileau de cochon,
Vous m’avez rempli d’allégresse :
Il ne l’a pas volé, Ponchon,
Ce cauchemar de la jeunesse.

Il faut être un fameux cruchon
Ou bien un universitaire,
S’être fêlé le cabochon
Pour soutenir l’avis contraire.

Vous êtes chaud comme un manchon,
Vaillant au lit, vaillant à table.
Heureux qui vous connaît, Ponchon !
Il ne se dit pas, lamentable :

« Je suis toujours un cornichon,
Car je n’ai pas vu ce cher Maître ; »
Richepin dit même : un torchon,
Mais il exagère peut-être.

Vous m’avez rendu folichon :
Vous m’avez fait aimer le rire.
Que Dieu vous conserve, Ponchon,
Et ne cessez jamais d’écrire.




G. Dosmond

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