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Le NOEL des ANIMAUX
Dans le Ciel à la ronde,
Que l'Enfant miracle était né
Pour le salut du monde.
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Le lion fut conquis du coup
Tous les animaux à la fois
De tout poil, tout plumage
Quittant leurs déserts, ou leurs bois.
Lui rendirent hommage.
Et tous, fauves ou familiers,
Ils fêtèrent en somme
Selon qu'ils étaient outillés
Le cher petit bonhomme.
Le lion fut conquis du coup
Lui lécha ses menottes
Le tigre ronronna, le loup
Lui montra ses quenottes
Un éléphant de Singapour
Lui donna - pauvre brute-
Une de ses défenses pour
Qu'il s'en fit une flûte.
Lui fit palper sa bosse
Afin de lui porter bonheur.
Le serpent, si féroce,
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Sembla sortir de quelque étui.
Et voyez la merveille:
Il fit peau neuve devant lui
Pour lui donner la vieille.
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Le rhinocéros, Dieu merci!
A de la peau de reste.
Il donna de la sienne aussi
De quoi faire une veste.
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La sarigue - c'est bien plus fort
-Voulait prendre le mioche,
Et, pour qu'il fut en plein confort,
Le fourrer dans sa poche.
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Le boeuf, d'un museau familier
Lui tracassa la joue,
Et l'ours se mil à gambiller
Et le paon fit la roue.
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La poule lui pondit des oeufs
Dans la main, les abeilles
Déposèrent un miel des Dieux
Sur ses lèvres vermeilles.
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L'hippopotame le surprit
Par sa grimace pire...
Que voulez-vous? Il est écrit
Qu'il n'a pas le sourire.
L'hippopotame le surprit
Par sa grimace pire...
Que voulez-vous? Il est écrit
Qu'il n'a pas le sourire.
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Enfin, chacune à qui mieux mieux
De ces naïves bêtes,
Faisait sa cour au roi des Cieux
Quand sur ces entrefaites
Enfin, chacune à qui mieux mieux
De ces naïves bêtes,
Faisait sa cour au roi des Cieux
Quand sur ces entrefaites
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Paraît un être sur le seuil...
Il avait l'air du singe
Et suait le vice et l'orgueil;
Avec ça trop de linge.
Paraît un être sur le seuil...
Il avait l'air du singe
Et suait le vice et l'orgueil;
Avec ça trop de linge.
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L'Enfant pensa se trouver mal
Se blottit dans sa couche:
- Non, non, pas de cet animal!
(Dit-il d'un ton farouche)
L'Enfant pensa se trouver mal
Se blottit dans sa couche:
- Non, non, pas de cet animal!
(Dit-il d'un ton farouche)
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C’est l’homme! Je sais que c’est lui
À mon cœur qui se serre,
D’où me viendra tout mon ennui
Et toute ma misère.
C’est l’homme! Je sais que c’est lui
À mon cœur qui se serre,
D’où me viendra tout mon ennui
Et toute ma misère.
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RAOUL PONCHON
1938
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