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GREVE GENERALE
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1898 : Déclenchement d'une grève des ouvriers terrassiers * de Paris, le mouvement concernant 20 000 ouvriers . Le 8 octobre la troupe intervient pour protéger la liberté du travail. Pendant ce temps le Président Félix Faure que ses contemporains surnommaient le ' Président Soleil ' en raison de son goût pour le luxe et le faste faisaient changer des serrures ... Ponchon ironise...
" M. Félix Faure a fait remplacer toutes les serrures de l'Elysée."
( Gazettes du jour )
De Montmartre à Montrouge
Pas un chantier ne bouge ;
Sur le sol ni sur l’eau !
Un vrai tableau !
Une lyrique flemme
Y plane, un vrai poème :
Et point vous n’y verriez
Un ouverrier.
Le pont même Alexandre
Est obligé d’attendre
La bonne volonté
D’un comité ;
La splendide Esplanade
Est dans une panade ;
La gare d’Orléans,
C’est le néant !
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Personne n’y travaille
Même vaille que vaille.
On n’en fout pas un coup :
C’est pas beaucoup.
Si bien qu’on se demande
Que deviendra la Grande
Nôtre Exposition ?
That the question.
Tous les corps de métiers :
Maçons et charpentiers,
Forgerons, menuisiers
Et terrassiers ;
Tous les décorateurs,
Les zingueurs, les couvreurs,
Balayeurs, ajusteurs,
Les débardeurs ;
Les charretiers, rouliers,
Briquetiers et plombiers,
Les mécaniciens,
Praticiens ;
Les carriers, les fumistes,
Tapissiers, ébénistes…
Et j’en passe, d’ailleurs,
Et des meilleurs ;
Se sont tous mis en grève.
On croirait faire un rêve.
Où vont-ils s‘arrêter
Ces entêtés ?
Un y trouve son compte,
A ce que l’on raconte :
C’est le cabaretier :
Quel bon métier !
* *
Il faut que l’on excepte
De cette grève inepte
Le corps des ouverriers
Serreurreuriers.
Ceux-là, dans l’Elysée
Trouvent besogne aisée
Chez notre cher Félix,
Notre Phénix !
Car cependant qu’il fouille
Les tirés de Rambouillet ;
Qu’il ne sait pas un mot,
Un traître mot
De tout ce qui se passe ;
Qu’il dévore l’espace
Avec son vieux Brisson,
Son canasson,
Il songe à ses serrures,
A leurs fioritures,
Fait mettre sur ses clefs (1)
Quelques F. F .
RAOUL PONCHON
le Courrier Français - 18 oct. 1898
(1) prononcer l’ f pour la circonstance.
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