14 juin 2009

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La Bonne à Monsieur Dubout
(Air connu)

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LA BONNE
D’où venez-vous si debout,
Cher monsieur Dubout ?

MONSIEUR DUBOUT
Du Palais et du Parquet,
Simone,
Ma bobonne,
Où j’ai reçu mon paquet,
Ma petite friponne.

LA BONNE
Pourtant, il m’avait semblé,
Monsieur le banquier,
Que c’est vous qui poursuiviez,
L’ai-je donc rêvé ?

MONSIEUR DUBOUT
Eh bien, c’est moi l’accusé,
Simone
Ma mignonne,
Selon monsieur Brunetier,
Ma petite friponne.

LA BONNE
Et, qu’avez-vous décidé,
Monsieur le banquier ?
Peut-être il faudra casquer
Au lieu de palper ?
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MONSIEUR DUBOUT
Oh ! Mais j’en appellerai,
Simone,
Ma mignonne,
Moi-même je plaiderai
S’il le faut, en personne.

LA BONNE
Il se peut que vous soyez
De nouveau jeté ?

MONSIEUR DUBOUT
Eh bien, je me vengerai,
Simone,
Ma mignonne,
Je refrédégonderai,
Ma petite friponne.

LA BONNE
Je serai donc obligée
De rendre mon tablier.


MONSIEUR DUBOUT
Et pourquoi ça, s’il vous plait,
Simone,
Ma mignonne ?
Explique-moi ce couplet,
Ma petite friponne.

LA BONNE
Car vous serez tôt ruiné,
Monsieur le banquier :
Entre nous, vous écrivez
Comme un ferblantier.

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MONSIEUR DUBOUT
Rends-moi donc ton tablier,
Simone,
Ma carogne.
Si ça ne fait pas pitié !
Ah ! la peste et la rogne !

LA BONNE
Voilà. Allez vous coucher.
Merdre ! J’en ai soupé
De vos vers de treize pieds
(Il la tue.)


RAOUL PONCHON
le Courrier Français
31 octobre 1897

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