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LES ARTS DE LA VIE
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Il ne’ s’agit pas de flatter le public…mais de le guider en l’éclairant.
Gabriel Mourey
(les Arts de la Vie)
La première fois que je vis
Cette Revue insigne
Arborant à mes yeux ravis
Un large cep de vigne
Dessiné par notre Auriol
De son crayon magique,
Je me figurai pauvre fol,
Quelque journal bachique.
Ce cep te plongeait - oh ! combien,
Dans une joie extrême,
O mon âme, qui ne vaut rien !
Mon âme, tout de même…
Or, ce recueil stupéfiant
Est pour partir en guerre
Contre le snobisme ambiant,
Et l’erreur du vulgaire.
Il veut éclairer le public,
L’opinion badaude ;
Il a les yeux de basilic
Pour découvrir la fraude.
Ici, l’artiste et l’écrivain
Mettent leur frénésie
A nous initier au vin
Par de la Poésie.
Et, de même que Floréal
Jonche le sol de roses,
A répandre un peu d’idéal
Sur nos esprits moroses,
Ils vous disent : « L’art, s’il vous plait,
N’est pas un rien futile ;
La futilité, c’est seul le lard
Qui seul est inutile.
« Orne ton toit et ta cité,
Et ta coupe et ton livre…
C’est en écoutant la Beauté
Qu’on commence de vivre.
« Il n’est point d’effort si petit
Vers son divin langage,
Qui ne te mette en appétit
D’en savoir davantage.
« Ainsi qu’au soleil de midi,
La fleur s’ouvre, pâmée,
Ton esprit en sera grandi
Et ton âme charmée… »
Tenez tout cela pour acquis.
Et comme dit cet autre
Moi-même, un sage devant qui
Humblement je me vautre :
« Mange, puisque tu as les dents,
Au besoin, une brique ;
Mais, mon ami, que ce soit dans
Une écuelle artistique.
RAOUL PONCHON
Le Journal
04 juillet 1904
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à propos de Gabriel Mourey : *
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