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LE LEGS CLERY
.LE LEGS CLERY
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Maître Cléry a laissé cent mille francs à la Société Protectrices des Animaux.
Maître Cléry a laissé cent mille francs à la Société Protectrices des Animaux.
Il souhaite que l’on apprenne aux enfants à respecter les couleuvres, les crapauds, les chouettes, etc.
(les Journaux)
(les Journaux)
Ah ! Que j’admire et j’aime
Ta volonté suprême,
Et ton geste attendri,
Maître Cléry !
Certes, j’aimais les bêtes,
Comme font les poètes,
Mais non pas, sur ma foi,
Autant que toi.
J’étais dans l’ignorance,
Avant ta remontrance ;
Et j’ai fait bien souvent,
Sport décevant,
De sombres hécatombes
D’innocentes colombes
Comme d’affreux corbeaux,
A tout propos ;
J’ai réduit en charpie
Des chouettes et des pies,
Des chats pillards, rôdeurs
Et maraudeurs ;
.
Ecrasé les couleuvres,
Que je croyais des lieuvres,
Tant je suis un chasseur
Peu connaisseur.
Je ne veux plus commettre,
Sois tranquille, cher maître,
Pareille cruauté
Dors en beauté !
Il n’est bêtes puantes,
A cette heure, et gluantes,
D’exécrables serpents,
Vils et rampants,
Qui n’aient la bonne excuse,
Devant mon arquebuse,
Ne soient sous mon talon
Devant un salon ?
Je servirai de père,
S’il le faut aux vipères,
Et de mères aux crapauds
Aux yeux si beaux.
Toute bête, petite
Ou grosse, a son mérite,
Quoique parfois lointaine…
C’est bien certain.
De ce jour, je ne touche
Plus à la moindre mouche,
Non plus à l’éléphant,
Ce grand enfant.
Je veux que ma tendresse
S’attarde et s’intéresse
Même aux chevaux de bois ;
Ainsi, tu vois !
Laissons à leurs rivages
Les animaux sauvages ;
Outre qu ‘aller chez eux,
C’est bien chanceux,
Comme les plus terribles
Ne sont pas comestibles,
Pourquoi s’évertuer
A les tuer ?
Si la pauvre Goulue
N’eût en cette berlue
De dompter les lions,
Nous la verrions.
Se trémousser encore
Sur le plancher sonore,
Au lieu d’aller au bal
A l’hôpital…
Donc, sans plus ample enquête,
Aimons toutes les bêtes,
Et saluons d’un cri
Maître Cléry.
Aimons ainsi les hommes,
Pendant que nous y sommes ;
Cela, croyez-le bien,
N’engage à rien.
RAOUL PONCHON
Le Journal
19 sept. 1904
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