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SONNET DE LA PETITE CHERIE
.SONNET DE LA PETITE CHERIE
Ma petite chérie est en tous points exquise.
Je n’imagine rien qui puise en approcher.
Sa bouche, en s’y posant, ferait vivre un rocher.
Ses yeux dégèleraient la plus âpre banquise.
Elle parle, et voilà l’humanité conquise…
Mais ce n’est rien encore. Il faut la voir marcher.
Elle marche, et la Grâce alors va se coucher ;
Qu’elle aille se coucher, ou s’asseoir, à sa guise !
Le galbe de son corps, ai-je besoin, Messieurs,
De vous dire qu’il n’en est d’autre, sous les cieux,
Qu’à Vénus elle-même elle en pourrait revendre ?…
Enfin, je ne sais pas, ô mes lecteurs dévots,
Si je me fais ici suffisamment comprendre :
Auprès d’elle, toutes les femmes sont des veaux.
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RAOUL PONCHON
Le Journal
16 mai 1904
RAOUL PONCHON
Le Journal
16 mai 1904
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