2 oct. 2007

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Si vous aimez les prêtres…
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Et, quand je dis que ces prêtres
Qui sont légion
Sont absolument les maîtres
De la région,

Dans ce coin de l’Armorique
Où, loin des méchants,
Je vis d’une vie antique
Entre mer et champs ;

Ce n’est rien. Ils empoisonnent
Mes nuits et mes jours.
Et cependant qu’ils foisonnent,
Il en vient toujours.

On dirait des poux de sable
Quand monte le flot.
Non. Cette gent haïssable
Ne fait pas mon blot

Décidément. Où que j’aille
Entre mes repas,
Je vois de cette prétraille
Presque à chaque pas

Sur les falaises, les grèves,
Les kopjes, les rocs…
Ils pullulent dans mes rêves
Ces stupides frocs.

J’en trouve dans mon potage,
Dans mon pot de nuit…
Comme je comprends l’otage
Au jour d’aujourd’hui !


Ils promènent des gidouilles
Montrant volontiers
Qu’on jeûne avec des andouilles
Dedans leurs moutiers ;

Voire, s’ils ont le nez rose
Tel un brugnon mûr,
Ce n’est pas, comme on suppose,
A lécher les murs.

Et, sont-ils vilains ! ma chère,
Si tu les voyais.
On dirait qu’ils exagèrent,
Qu’ils le font exprès.

Ils endeuillent la campagne,
Les plages, le ciel
De cette pauvre Bretagne,
Qu’en dis-tu, Botrel ?...

Si tant est que des gens sages
Veulent protéger,
M’a-t-on dit, nos paysages,
Ils devraient songer

Premièrement à ces prêtres,
Leur donner congé,
Les faire tôt disparaître
Comme un préjugé.

Ils sont trop inesthétiques,
Franchement. Tous ces
Anes chargés de reliques,
Nous en ons assez.


Ils hypnotisent encore
Par ne sais quel bout
Telle imbécile pécore,
Un point et c’est tout.

O Seigneur maître des sphères,
Délivrez-nous d’eux,
Je suis sûr que vos affaires
N’en iront que mieux.


R.P
Courrier français
11 août 1901



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