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SOUVENIRS
du
CHAT NOIR
du
CHAT NOIR
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Henri Rivière 1864-1951 *
peintre, graveur et photographe dicte ses mémoires à Mme Fisher en 1945. Sa collaboration au cabaret du Chat Noir réside dans sa réalisation de dessins pour le théatre d'ombres. *
Il parle ainsi de Ponchon :
...Et puis c'était le cher Raoul Ponchon avec sa bonne figure rubiconde, sa bonne humeur inaltérable, poète exquis dont le public ne connaît encore à l'heure où j'écris qu'un seul recueil de vers : "La Muse au Cabaret", lui qui pendant sa longue carrière a tant écrit ! il fit longtemps toutes les semaines une "chronique rimée" au "Courrier Français" et plus tard au "Journal" créé par Fernand Xau. Il n'est guère de jeunes ou vieilles revues qui n'aient publié quelque poème de lui. Tout cela serait éparpillé, quasi-perdu, si un fervent du poète, maître Marcel Ooulon, avocat, n'avait réussi à tout réunir … ou presque. Ponchon qui était la modestie même ne voulait jamais rien faire paraître en volume, et ce n'est que tardivement, sollicité avec persistance par ses amis, que "la Muse au Cabaret" vit le jour. II n'aurait jamais consenti non plus à réciter, même en tout petit comité, un de ses poèmes. Mais nous en connaissions quelques uns par coeur, comme ces quelques strophes tirées du "Vin de mon Ami" :
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Il parle ainsi de Ponchon :
...Et puis c'était le cher Raoul Ponchon avec sa bonne figure rubiconde, sa bonne humeur inaltérable, poète exquis dont le public ne connaît encore à l'heure où j'écris qu'un seul recueil de vers : "La Muse au Cabaret", lui qui pendant sa longue carrière a tant écrit ! il fit longtemps toutes les semaines une "chronique rimée" au "Courrier Français" et plus tard au "Journal" créé par Fernand Xau. Il n'est guère de jeunes ou vieilles revues qui n'aient publié quelque poème de lui. Tout cela serait éparpillé, quasi-perdu, si un fervent du poète, maître Marcel Ooulon, avocat, n'avait réussi à tout réunir … ou presque. Ponchon qui était la modestie même ne voulait jamais rien faire paraître en volume, et ce n'est que tardivement, sollicité avec persistance par ses amis, que "la Muse au Cabaret" vit le jour. II n'aurait jamais consenti non plus à réciter, même en tout petit comité, un de ses poèmes. Mais nous en connaissions quelques uns par coeur, comme ces quelques strophes tirées du "Vin de mon Ami" :
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C'est un paisible et serein
C'est un paisible et serein
Souverain
Qui dans sa cour enchantée
Avance à pas de velours
Si peu lourds
Qu'on ne s'en peut faire idée.
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Pourtant à son pas discret
L'on dirait
Que ses courtisans s'éveillent
Qui dormaient en l'attendant,
Cependant
S'éveillent et s'émerveillent.
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Et lentement et petit
A petit
Les rythmes comme des pages
Se mettent à frétiller
Babiller
Et mènent de grands tapages.
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Un rêve dans mon cerveau
Un rêve dans mon cerveau
Tout nouveau
Se lève comme une aurore
Plus ingénu mille fois
Qu'en les bois
Une fleur ...qui vient d'éclore.
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Maître Marcel Coulon prétend qu'il a écrit plus de vers que Victor Hugo ! et il parait qu'on pourrait sortir deux volumes rien qu'avec ses poèmes sur les fleurs. Espérons que nous verrons enfin paraître les charmantes fantaisies de cet esprit si français qui fait penser à quelque Rabelais moderne.
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Maître Marcel Coulon prétend qu'il a écrit plus de vers que Victor Hugo ! et il parait qu'on pourrait sortir deux volumes rien qu'avec ses poèmes sur les fleurs. Espérons que nous verrons enfin paraître les charmantes fantaisies de cet esprit si français qui fait penser à quelque Rabelais moderne.
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LES DÉTOURS DU CHEMIN
SOUVENIRS NOTES ET CROQUIS - 1945, 1947.
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SOUVENIRS NOTES ET CROQUIS - 1945, 1947.
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