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Mais de ce qu’il a passé sa vie à l’hôpital, il ne s’ensuit pas qu’on doive le sacrer poète illustre et glorieux…Si vous appelez ça des vers, vous avez de l’aplomb… Coppée n’en pense pas un mot.
Car s’il le pensait, il ferait des vers à la façon de Verlaine… (!)
Extrait du patois de Paul de Cassagnac
L’Autorité, le 13 janvier 1896
Or, tandis qu’en enfilade
Tous les paniers à salade
Emportent vers des Mazas
Ces messieurs, ces bons apôtres
Riches du seul bien des autres,
Contrairement à Bias, *
Qui, tandis que cette immonde
Vermine du meilleur monde
Qui confond tous les esprits,
Empoisonne sur sa route
L’air qu’on respire, et dégoûte
Jusqu’aux moineaux de Paris,
Voici que d’une humble église
Qu’il convient que l’on élise
Pour son aspect souriant
D’architecture fleurie,
Sort la dépouille meurtrie
De ce pauvre Lélian,
Du divin et fier poète,
Du magique et cher poète,
- Oh ! Si magique, et si cher !
Qui - c’est bien là le mystère -
Souffrit mille morts sur terre
Dans son âme et dans sa chair ;
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Extrait du patois de Paul de Cassagnac
L’Autorité, le 13 janvier 1896
Or, tandis qu’en enfilade
Tous les paniers à salade
Emportent vers des Mazas
Ces messieurs, ces bons apôtres
Riches du seul bien des autres,
Contrairement à Bias, *
Qui, tandis que cette immonde
Vermine du meilleur monde
Qui confond tous les esprits,
Empoisonne sur sa route
L’air qu’on respire, et dégoûte
Jusqu’aux moineaux de Paris,
Voici que d’une humble église
Qu’il convient que l’on élise
Pour son aspect souriant
D’architecture fleurie,
Sort la dépouille meurtrie
De ce pauvre Lélian,
Du divin et fier poète,
Du magique et cher poète,
- Oh ! Si magique, et si cher !
Qui - c’est bien là le mystère -
Souffrit mille morts sur terre
Dans son âme et dans sa chair ;
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Du précieux et doux maître
Dompteur du rythme et du mètre,
De l’enfant naïf et bon
Dont l’âme fut si candide
Qu’auprès, celle du sieur Dide (1)
Serait comme un vrai charbon.
Et sous un ciel qui protège
Suit le douloureux cortège
Des poètes, croyez bien.
O Foule qu’il eût choisie !
Car, hormis la Poésie
Lélian ne connut rien.
Et quand le pauvre mort passe,
C’est, purifiant l’espace,
Neiger des lys fabuleux
Au vulgaire inaccessibles,
Et que de ses doigts paisibles
Du haut des paradis bleus
Répand sur lui la Madone ;
Et du Seigneur qui pardonne
On entend la grande voix
Plus belle que toute lyre :
« C’est fini de ton martyre,
O Lélian tu me vois.
« Va, j’ai voulu tes misères :
Elles furent nécessaires
Pour ce jourd’hui triomphant.
De même que tes angoisses
J’ai connu tes deux… paroisses,
Et tes révoltes d’enfant.
« Mais ta vie, ô mon génie,
Ne fut-elle pas bénie,
Si je ne retiens de toi
Que les heures de sagesse
Dont tu me fis grand’ largesse,
Et les cantiques de foi ?
« Pauvret, entre dans ma fête,
Mon Lélian, mon poète !
En vérité, je t’ai pris
Pour avoir une victime
Digne d’expier le crime
De cet horrible Paris. »
R.P
Courrier Français
19 janvier 1896
(1) Pasteur protestant né à Nîmes (1839-1918). En 1894, il s'était rendu responsable de la mort de Mlle Pinard qu'il avait séduite.
Dompteur du rythme et du mètre,
De l’enfant naïf et bon
Dont l’âme fut si candide
Qu’auprès, celle du sieur Dide (1)
Serait comme un vrai charbon.
Et sous un ciel qui protège
Suit le douloureux cortège
Des poètes, croyez bien.
O Foule qu’il eût choisie !
Car, hormis la Poésie
Lélian ne connut rien.
Et quand le pauvre mort passe,
C’est, purifiant l’espace,
Neiger des lys fabuleux
Au vulgaire inaccessibles,
Et que de ses doigts paisibles
Du haut des paradis bleus
Répand sur lui la Madone ;
Et du Seigneur qui pardonne
On entend la grande voix
Plus belle que toute lyre :
« C’est fini de ton martyre,
O Lélian tu me vois.
« Va, j’ai voulu tes misères :
Elles furent nécessaires
Pour ce jourd’hui triomphant.
De même que tes angoisses
J’ai connu tes deux… paroisses,
Et tes révoltes d’enfant.
« Mais ta vie, ô mon génie,
Ne fut-elle pas bénie,
Si je ne retiens de toi
Que les heures de sagesse
Dont tu me fis grand’ largesse,
Et les cantiques de foi ?
« Pauvret, entre dans ma fête,
Mon Lélian, mon poète !
En vérité, je t’ai pris
Pour avoir une victime
Digne d’expier le crime
De cet horrible Paris. »
R.P
Courrier Français
19 janvier 1896
(1) Pasteur protestant né à Nîmes (1839-1918). En 1894, il s'était rendu responsable de la mort de Mlle Pinard qu'il avait séduite.
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