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LA LUNE
.Or, la lune d'argent disait au soleil d'or :
- Empereur de l'azur, je suis impératrice,
Et quand d'un vol léger au ciel je prends l'essor,
Mes poètes aimés me nomment bienfaitrice.
Je suis pâle il est vrai, mais je suis belle aussi,
Et quand tes derniers feux se sont éteints dans l'onde,
Je me plais à voguer sur le monde obscur,
Comme un beau cygne blanc sur une mer profonde.
De délicates fleurs dont le coeur est fermé,
Par le trop grand éclat du jour intimidées,
Consentent à s'ouvrir pendant les nuits de mai
Sous mon souffle attiédi doucement fécondées.
Je ceins parfois mon front de bandeaux irisés.
J'écarte de la nuit les impalpables voiles ;
Et mes rayons sont doux ainsi que des baisers,
Et je suis reine avec mon cortège d'étoiles.
Je passe lentement et sans faire de bruit
De crainte de troubler les vierges endormies ;
Et pour les pauvres gens que l'âpre sort poursuit
Mes yeux fleurdelisés ont des lueurs amies.
Et je guide les bons ivrognes dans la nuit.
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RAOUL PONCHON
- Empereur de l'azur, je suis impératrice,
Et quand d'un vol léger au ciel je prends l'essor,
Mes poètes aimés me nomment bienfaitrice.
Je suis pâle il est vrai, mais je suis belle aussi,
Et quand tes derniers feux se sont éteints dans l'onde,
Je me plais à voguer sur le monde obscur,
Comme un beau cygne blanc sur une mer profonde.
De délicates fleurs dont le coeur est fermé,
Par le trop grand éclat du jour intimidées,
Consentent à s'ouvrir pendant les nuits de mai
Sous mon souffle attiédi doucement fécondées.
Je ceins parfois mon front de bandeaux irisés.
J'écarte de la nuit les impalpables voiles ;
Et mes rayons sont doux ainsi que des baisers,
Et je suis reine avec mon cortège d'étoiles.
Je passe lentement et sans faire de bruit
De crainte de troubler les vierges endormies ;
Et pour les pauvres gens que l'âpre sort poursuit
Mes yeux fleurdelisés ont des lueurs amies.
Et je guide les bons ivrognes dans la nuit.
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RAOUL PONCHON
La Lune Rousse
7 janvier 1877
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1 commentaire:
magnifique !
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