26 sept. 2007

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A mon copain
Gouthe-Soulard
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" Nous ne sommes pas en démocratie, nous sommes en démonocratie. " disait à l'époque l'archevêque d'Aix Monseigneur Gouthe-Soulard montrant l'esprit entre église, devant laisser du terrain, et l'état laïque républicain...L'envoi d'une circulaire ministérielle aux prélats de France, leur demandant de s'abstenir momentanément de toute participation aux pèlerinages à Rome (afin d'éviter un déplorable incident survenu, dit des "ouvriers français"), mit le feu aux poudres *. Gouthe-Soulard, répondit à la circulaire par une lettre véhémente, à laquelle il fut condamné à 3.000 fcs d'amende par la Cour d'appel de Paris pour délit d'outrage.La majorité de l'épiscopat s'étant solidarisée avec l'archevêque d'Aix, le Sénat, adoptant un ordre du jour, invita d "imposer à tous le respect de la République et la soumission à ses lois".Pour Raoul Ponchon, il y a deux poids, deux mesures, faisant allusion à sa journée de prison plus amende pour outrage lors de la parution de sa Gazette " Ces vieux messieurs "... (gazette à paraître) ...
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Bénissez-moi mon père, parce que j’ai péché.
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Ainsi, mon cher archevêque,
Vous vous en tirez avecque
Trois mille francs seulement
D’amende ? Mais, c’est charmant !

Ces trois mille francs d’amende,
Qu’est-ce ? Je vous le demande,
Pour un homme ayant du bien ?
C’est un rien, un souffle, un rien. (Air connu)

Si vous n’êtes pas plus riche
Qu’un militaire d’Autriche,
Vos ouailles paieront ça,
Soyez tranquille, massa…

Mais en voici bien d’une autre,
Et quelle veine est la vôtre !
Car, comme j’écris ceci,
J’apprends à l’instant aussi

Que votre amende est payée
En belle argent monnayée
Jusques au dernier zéro,
Par notre cher Figaro.

Parbleu, que Dieu la lui rende !
D’autant plus qu’à son offrande
Il ajoute un rabiot
De quoi humer plus d’un piot.

Mais, par charité chrétienne,
Il eût dû payer la mienne,
D’amende, également, car,
Mon vieux La Gouthe-Soulard,

La magistrature (en vie ?)
Que l’Europe nous envie
M’a flanqué ça pas plus tard
Qu’avant-hier, à votre instar,

Et d’une main moins timide,
Quinze jours de paille humide,
Avec mille baluchons
A la clef. Ah ! les cochons.

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Ainsi donc vos algarades
Nous ont rendu camarades,
Ah ! Mon copain, Monseigneur,
C’est pour moi beaucoup d’honneur.

Mais, faut toujours qu’en justice
Soit le faible qui pâtisse :
Bien qu’ayant qualifié
Votre ministre, de pié,

Vous ignorez tout sévice ;
Moi, qui ai flétri le vice
J’écope de la prison :
C’est à perdre la raison.

Quand j’eus reçu sur ma joue
Cette claque, je l’avoue,
J’en demeurais violet
Ainsi que votre collet.

Bah ! laissons là cette histoire,
Et tous les deux allons boire
Au plus proche cabaret,
Vous n’avez pas soif ? Ben, vrai !

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Tant pis ! qu’à cela ne tienne,
Votre part sera la mienne ?
Mais, par le divin marmot !
Ton nom n’est donc qu’un vain mot ?

Lorsque l’on s’appelle Gouthe
On devrait aimer la goutte ;
Il faudrait être un soulard
Quand on se nomme Soulard.




R.P

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