Au gui l’An neuf !

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Au gui l’An neuf !
Au gui l’An neuf !
Nous allons avoir du neuf :

Je ne sais trop quoi au juste,
Mais la chose est ordonnée
Là-haut, par le Père Auguste ;
C’est à mon âme damnée
Qu’il a lancé cet esteuf.
Au gui l’An neuf !
Au gui l’An neuf !
Nous allons avoir du neuf .


Au gui l’An neuf !
Au gui l’An neuf !
Rendez-vous sur le Pont -Neuf ;


Avant que ce vieux s’écroule
Ou qu’on ne vienne l’abattre ;
Vous y trouverez la poule
Promise par Henry quatre,
Je l’entends grouiller dans l’œuf :
Au gui l’An neuf !
Au gui l’ neuf .An neuf !
Nous allons avoir du neuf

Au gui l’An neuf !
Au gui l’An neuf !
Que dis-je ? Une poule ? Un bœuf,

Ou c’est pure gasconnade
De la part de ce gros père ;
Sans compter, mon camarade,
De pantalons une paire
Ainsi qu’un babil d’Elbœuf
Au gui l’An neuf !
Au gui l’An neuf !
Nous allons avoir du neuf .


Au gui l’An neuf !
Au gui l’An neuf !
Un habit en drap d’Elbeuf.

Et doux moutons sans reproches
En auront fourni les laines ;
Il sera rempli de poches,
Les poches en seront pleines
De jolis écus tout neuf :
Au gui l’An neuf !
Au gui l’An neuf !
Nous allons avoir du neuf .


Au gui l’An neuf !
Au gui l’An neuf !
J’en prends à témoin Babeuf :

Rothschild sera sur la paille
S’il n’est pas encor sous tere,
Et moi qui suis un canaille
Je serai propriétaire
Au sein du quartier Marbeuf.
Au gui l’An neuf !
Au gui l’An neuf !
Nous allons avoir du neuf .Croyez cela et buvez de l’eau.


Raoul Ponchon

le Courrier Français

31 déc. 1893;
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