30 sept. 2007

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Li-Hung-Chang
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Seigneur, gardez-moi de l’eau qui dort, je me garderai de celle qui court.
(Sagesse des Nations)



Si l’on en croit quelques gazettes,
Cette vieille mazette
Que l’on dénomme Li-Hung-Chang,
*
Qué cochon d’enfant !

En aurait, comme on dit, sa claque,
Le vilain macaque !
Pour mon compte, je n’en crois rien ;
Le vrai fils de Chien !

Ce s’rait trop beau, ce s’rait Hung-Chance !
Le gland de potence,
S’il pouvait nous foutre la paix,
Le vieux moule à pets !

Li-Hung-Chang malade ! C’est louche.
La fausse couche !
Il se porte comme un cocu,
L’espèce de cul !

Le bon s’en va, le méchant dure,
Qué vieill’ gravure !
Il n’a pas encore dit : ouf !
Le béni-bouf-bouf !

Dieu ne l’a pas pris par ses douilles,
Ce roi des fripouilles !
Le diable un jour se chargera
De ce cochon-là !


Mais, s’il n’est pas du tout malade
Ce crétin en jade !
Pourquoi fait-il courir le bruit ?…
Ce gros fait sous lui !

C’est qu’il rumine dans sa tête,
Le singe à lunettes,
Un vilain tour de son métier,
Le fumier !

Quelle infamie et quel massacre,
Ce fait en fiacre !
Va-t-il nous révéler tantôt,
L’affreux saligaud ?

Il nous croit aussi par trop poires
Ce magot notoire,
Et Delcassé
* seul se fie à
Ce galapiat !

Nom de Dieu ! quand on se rappelle
La vieille ficelle !
Sa figure de choléra
Au vieux scélérat !

On se demande comment diable,
Le misérable
Peut nous faire… aller un moment ?
Qué lavement !

Ton attente sera trompée,
Vilain scarabée !
Tu peux rengainer ton outil,
Gueule d’abruti !


Tu crois que l’on paiera ton terme ?…
Eh bien, et, ta ferme ?…
Nous connaissons ton numéro,
Chinois de la mèr’ Moreaux !

Tu te dis malade à la ville,
Sacré crocodile !
Tu dois être aux champs bien portant,
Grand dégoûtant !


RAOUL PONCHON
20 01 1901


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