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BONNE ANNEE
Araignée du soir
Faut boire
(Sagesse des nations)
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C’est assez chanter Noël,
Mon ami Grégoire,
Je t’en prie, au nom du ciel
Ferme ton armoire.
Hé, crois-tu donc qu’il est sourd
Ce petit bonhomme
Voilà deux nuits et un jour
Qu’t’es là qu’tu l’assommes.
Il est né !… je le vois bien
Des pieds à la tête,
Même qu’il n’a peur de rien
A preuve qu’il tette.
Encor si comme un ténor
Tu faisais merveille,
T’avais une voix en or
Tout au moins vermeille…
Mais, mon pauvre communard,
Quelle voix étrange !
Vrai, tu chantes comme une ar-
Moire qu’on dérange.
Quand vous chantez tous les trois
Toi, le bœuf et l’âne
C’est à ne savoir, ma foi,
Celui qui est l’âne.
Enfin, n’importe, pas vrai ?
Allons-nous en boire,
Au plus proche cabaret,
Mon ami Grégoire.
…Paravant, mon vieux lapin,
Dans la cheminée
As-tu mis tes escarpins
Comme l’autre année ?
Tu n’y trouves jamais rien
Que tu vas me dire
Voilà qu’est pas d’un chrétien,
Ou ben tu veux rire.
T’y trouv’ ben sur, pas d’bijoux
Ni d’polichinelles,
Ni tout c’qui s’en suit d’joujoux
D’poupée à dentelles…
Eh bien et c’te gueule en fleur
Comme cell’ d’un’ reine
C’te santé c’te bell’ couleur
C’est donc pas d’s étrennes ?
Mais si, espèc’ de feignant ;
Cà n’est pas - «écoute -
Pour te faire un compliment,
Mais tu me dégoûtes.
Tiens, portons une santé
L’heur’ me semble bonne
A l’aimable société
Qui nous environne.
Et souhaite la leur z’y
Et bonne et heureuse
A tes lecteurs que voici
Et à tes lecteuses.
Allons vas-y… et ben, quoi !
Mon ami Grégoire,
Voilà que tu restes coi ?…
C’est à n’y pas croire.
Te voilà tout dépourvu
Comme un verre vide ;
C’est vrai que quand tu as bu
T’es un peu timide…
…Excusez donc c’cochon-là
Et Dieu nous protège
Mesdames et messieurs. A
C’t été, sur la neige.
Raoul Ponchon
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Faut boire
(Sagesse des nations)
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C’est assez chanter Noël,
Mon ami Grégoire,
Je t’en prie, au nom du ciel
Ferme ton armoire.
Hé, crois-tu donc qu’il est sourd
Ce petit bonhomme
Voilà deux nuits et un jour
Qu’t’es là qu’tu l’assommes.
Il est né !… je le vois bien
Des pieds à la tête,
Même qu’il n’a peur de rien
A preuve qu’il tette.
Encor si comme un ténor
Tu faisais merveille,
T’avais une voix en or
Tout au moins vermeille…
Mais, mon pauvre communard,
Quelle voix étrange !
Vrai, tu chantes comme une ar-
Moire qu’on dérange.
Quand vous chantez tous les trois
Toi, le bœuf et l’âne
C’est à ne savoir, ma foi,
Celui qui est l’âne.
Enfin, n’importe, pas vrai ?
Allons-nous en boire,
Au plus proche cabaret,
Mon ami Grégoire.
…Paravant, mon vieux lapin,
Dans la cheminée
As-tu mis tes escarpins
Comme l’autre année ?
Tu n’y trouves jamais rien
Que tu vas me dire
Voilà qu’est pas d’un chrétien,
Ou ben tu veux rire.
T’y trouv’ ben sur, pas d’bijoux
Ni d’polichinelles,
Ni tout c’qui s’en suit d’joujoux
D’poupée à dentelles…
Eh bien et c’te gueule en fleur
Comme cell’ d’un’ reine
C’te santé c’te bell’ couleur
C’est donc pas d’s étrennes ?
Mais si, espèc’ de feignant ;
Cà n’est pas - «écoute -
Pour te faire un compliment,
Mais tu me dégoûtes.
Tiens, portons une santé
L’heur’ me semble bonne
A l’aimable société
Qui nous environne.
Et souhaite la leur z’y
Et bonne et heureuse
A tes lecteurs que voici
Et à tes lecteuses.
Allons vas-y… et ben, quoi !
Mon ami Grégoire,
Voilà que tu restes coi ?…
C’est à n’y pas croire.
Te voilà tout dépourvu
Comme un verre vide ;
C’est vrai que quand tu as bu
T’es un peu timide…
…Excusez donc c’cochon-là
Et Dieu nous protège
Mesdames et messieurs. A
C’t été, sur la neige.
Raoul Ponchon
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