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Sonnet de l'Absinthe
.Absinthe, ô ma liqueur alerte,
Il me semble, quand je te bois
Boire l'âme des jeunes bois
Pendant la belle saison verte .
Ton frais parfum me déconcerte
Et dans ton opale je vois
Des cieux habités autrefois
Comme par une porte ouverte .
Qu'importe, ô recours des maudits,
Que tu sois un vain paradis,
Si tu contentes mon envie ;
Et si, devant que j'entre au port ,
Tu me fais supporter la Vie ,
En m'habituant à la Mort.
RAOUL PONCHON
le Courrier Français
24 oct 1886
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