12 oct. 2007

.
.
.
Sonnet de l'Absinthe
.

Absinthe, ô ma liqueur alerte,
Il me semble, quand je te bois
Boire l'âme des jeunes bois
Pendant la belle saison verte .

Ton frais parfum me déconcerte
Et dans ton opale je vois
Des cieux habités autrefois
Comme par une porte ouverte .


Qu'importe, ô recours des maudits,
Que tu sois un vain paradis,
Si tu contentes mon envie ;

Et si, devant que j'entre au port ,
Tu me fais supporter la Vie ,
En m'habituant à la Mort.


RAOUL PONCHON

le Courrier Français
24 oct 1886



Aucun commentaire: