13 sept. 2007

REPONSE A LA JOLIE PARISIENNE

"Mon cœur ni mes sens ne sauraient voir un homme dans quelqu’un qui n’a ni cœur ni esprit."
Une jolie Parisienne.

" Mon cœur ni mes sens ne sauraient voir une femme dans quelqu’un qui n’a pas de tétons.
J. J. Rousseau.

Certes, Mademoiselle…
Jeune femme ou pucelle,
Marquise ou margoton,
Je ne tiens pas pour femme
Un être mixte, infâme,
Qui n’a pas de téton.
Prends cela pour ton rhume !
Et ce léger morceau
Ne sort pas de ma plume,
Mais d’un très gros volume
Signé : Ji Ji Rousseau

Là-dessus tu m’engueules,
Comme deux dames seules ;
Et je ne suis qu’un sot.
Je serai donc un sot
En belle compagnie,
Encor que je le nie.

Ainsi me voilà frit :
Je ne suis pas un homme,
N’ayant cœur ni esprit :
Vous dites cela comme
Si Dieu l’avait écrit !
Pas d’esprit – je l’accorde,
On me l’a dit déjà.
Je ne vais pas pour ça
Crier miséricorde.
Mais, pas de cœur, holà !
Pas de cœur, moi, Madame,
Parce que je réclame
Des tétons pour la femme !

Assurément il faut
Qu’ils vous fassent défaut.
Vous en parlez à l’aise
Comme une vieille Anglaise.
Que si vous en aviez,
Vous nous les montreriez,
Ou bien ils sont infimes
Comme des cornichons,
Comme vous anonymes,
O Femme sans nichons !

Allez ! Vous voulez rire,
Ou ne savez pas lire
Car vous auriez pu voir
En mon dernier crachoir,
Ma belle demoiselle,
Que je m’apitoyais
Précisément sur celles
Chez qui je n’en voyais.

Pour vous, chère Madame,
La femme est toujours femme,
Sans le nichon vainqueur,
Pourvu qu’elle ait du cœur.
Quant à moi je le clame,
C’est une opinion
Qui nous vient d’Albion.
Je clame et je réclame.

Nous sommes des cochons,
Pour vouloir des nichons !
Nous sommes sans esprit
Pour les vouloir fleuris !
Et nous sommes sans cœur
Pour les vouloir vainqueurs !

Du cœur, c’est beau sans doute.
Le nichon, somme toute,
N’est pas non plus hideux.
Et vous pourriez, Madame,
Etre encore plus femme,
En possédant les deux.


R. Ponchon

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